Alors qu’il devait quitter .son fauteuil de . SGPR : «Le 21 septembre 2006, le Président, m’informe, au cours d’une séance de travail, qu’il a décidé de procéder au remaniement tant attendu du gouvernement. Comme peur les ‘autres remaniements, il commence par me donner les noms des personnalités devant sortir du gouvernement. Sont : particulièrement concertés, les ministres LEKENE DONFACK, OKOU-DA Martin, AMAMA Benjamin, ENGOULOU Henri, EGBE Hilman. Ensuite, il me donne quelques noms, de sa liste, en me demandant ce que j’en pensais. Je me suis efforcé de ne donner que les informations ‘dont j’étais sûr, à propos de l’un ou l’autre. Je savais depuis, que lorsque le Chef de l’État avance un nom, en général sa décision est déjà prise. Sur deux ou trois postes, il me demande si je connais des personnalités qui pourraient les exercer. H s’agissait principalement du ministère des Travaux Publics, du Ministère des Sports et du Ministère de la Fonction Publique. J’ai’propo-‘ sé quelques noms ; il a tiqué sur l’un et a fini par m’instruire de consulter ces personnalités. Ce que j’ai fait le 22 septembre au matin. Sont ainsi entrés dans ce’ gouvernement : MM. NKUETE Jean, ETOUNDI NGOA, EDZOA Augustin, ESSIMI MENYE, MENGOT Victor, NDANGA NDINGA Badel. Quelques ministres ont permuté de ministère : MES-SENGUE AVOM passant des ,PME aux Travaux Publics, NGOL.LE NGOLLE Elvis passant de Chargé de missions à la Présidence au ministère des Forêts et de la Faune. Ce 22 septembre 2006, je suis allé rendre compte au Président de mes consultations, toutes positives.» Au sujet du chef de l*Etat : « Le Président BIYA dont je parle ici est celui que j’ai connu et côtoyé pendant quatre années. Je ne puis parler de celui qui gère le pays depuis ma sortie de la Présidence, ni de celui qui le gérait avant mon arrivée au Secrétariat général. C’est celui que j’ai connu au travail, et très peu en dehors. J’avoue donc que je ne le connais que partiellement, En quelques mots, je dirais que c’est un homme mystérieux, multiple et très attaché à son travail », et plus loin : « En un mot : un chef très soucieux d’être toujours bien informé et un gros travailleur ! Je suis très sérieux… Le Président était, depuis son entrée à la Présidence, je crois, un homme de dossiers. Il l’est demeuré même lorsqu’il est devenu Président de ( la République. Des dizaines de parapheurs de dossiers lui étaient transmis chaque .soir par le Secrétariat général, et sans doute par les autres structures de la Présidence ; et le lendemain, tous les parapheurs provenant , du Secrétariat général revenaient, avec des instructions ou des annotations de la main du Président. Sur les notes d’information ou de compte-rendu, il apposait généralement une espèce de « v », ou alors « Vu ». Et lorsqu’il voyageait, évidemment le rythme de circulation des parapheurs diminuait Mais les dossiers nécessitant qu’il soit rapidement informé ou qu’il prenne une décision lui étaient quotidiennement envoyés par fax. Conséquemment, cela m’amusait toujours d’entendre dire que le Président était un homme paresseux, qui passait son temps à jouer au « songo » (jeu traditionnel chez certains groupes bantous). D’ailleurs je le lui ai dit un jour que les gens disent qu’il passe son temps à jouer et à se reposer. Il m’a alors révélé qu’il ne savait même pas jouer à ce jeu du songo… J’ai rencontré le Président BIYA trois fois à Genève ; chaque fois, nous avons eu une séance de travail ou des séances de travail au moins aussi longues que celles que nous avions à Yaoundé. Je suis allé le retrouver un jour dans son village, pour une séance de travail. J’étais parti en hélicoptère et je suis revenu par le même moyen, parce.que le dossier était d’une urgence caractérisée. J’ajoute ceci, qu’il soit à l’étranger ou dans son village, il ne m’a jamais instruit de cesser de lui- faire parvenir les dossiers. Et comme d’habitude, les dossiers m’ont toujours été renvoyés, le lendemain ou au plus tard 48 heures après leur envoi. Je maintiens donc que ce Président s’organise pour continuer à exercer ses attributions où qu’il se trouve. Je ne sous-estime pas le coût financier des longs séjours à l’étranger. Mais je suis convaincu que si les Camerounais, dans leur majorité voyaient leurs problèmes essentiels résolus, ce serait une préoccupation secondaire que leur Président passe trente jours, deux fois par an à Genève, ou deux semaines tous les deux mois dans son village».
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