Régionales 2020 : comment les chefs traditionnels financent leur campagne

En l’absence de financement public, les gardiens de la tradition comptent sur les appuis des élites pour fiancer leur campagne. C’est un secret de polichinelle. Les chefs traditionnels en lice pour les élections régionales du 6 décembre prochain ne bénéficieront pas du financement de l’Etat pour leur campagne. En effet, la loi du 19 avril 2012 ne prévoit pas la prise en charge financière de l’Etat du financement de leur campagne. « Dans le cadre des élections des députés, des sénateurs, des conseillers régionaux ou des conseillers municipaux, les fonds publics destinés au financement des campagnes électorales sont repartis en deux tranches d’égaies montant aux partis politiques qui participent à des élections », peut-on lire dans le code électoral. Bien que la campagne ait débuté il y a une semaine, il se susurre dans les couloirs du ministère de l’Administra-tion territoriale (Minât) que les chefs du commandant pourraient recevoir un appui du gouvernement. « Le Minât a prévu de donner une compensation de campagne pour eux. On attend les décisions de la hiérarchie pour leur demander de passer à la caisse », confie une source proche du dossier. Joint au téléphone, la responsable de la cellule de communication dudit ministère dit ne rien savoir à ce propos. Mais à moins d’une semaine de l’élection, tout porte à croire que les chefs traditionnels ne recevront rien de l’Etat. Du moins pas pour cette première élection régionale. «Il y a d’une part des chefs-traditionnels qui sont officieusement membres de certains partis politiques. Ceux-là bénéficient de financement. Puisqu’ils se présentent comme dans le cadre de leur parti politique. D’une autre part, il y a des chefs traditionnels qui n’appartiennent à aucun parti politique », explique un analyste politique. Pour lui, s’il est vrai que la loi n’a rien prévu pour ces derniers, reste que «Juridiquement, la constitution a prévu de financer faction des partis politiques en période de campagne et donc, ces laissés pour compte sont en droit de revendiquer. Quand les lois de 90 ont été adoptés, il n’était pas question que les chefs traditionnels participent à /’expression du suffrage. Mais dès lors qu’ils participent a l’expression du suffrage, automatiquement ils devraient bénéficier du même financement que les partis politiques ». Financement Malgré cette absence du soutien du gouvernement, les gardiens de la tradition battent pleinement leur campagne. Ils ne lésinent d’ailleurs sur aucun moyen pour financier leur descente sur le terrain. Officiellement, les chefs traditionnels financent leur campagne sur fonds propres. Mais compte tenu de la précarité dans la-quel e plusieurs d’entre eux évoluent, et surtout les exigences ou le coût élevé des campagnes, ils se font épauler par les élites de leurs localités. « L’approche officielle voudrait que les chefs traditionnels financent leur campagne sous fond propre et l’approche officieuse révèle que certaines élites et certains partis politiques accompagnent certains chefs traditionnels. Certains responsables de partis politiques qui savent qu’en fin de compte Us auront besoin de leur suffrage pour les différents scrutins, financent également leur campagne », fait savoir un observateur politique. Contactés par Défis Actuels, certains chefs traditionnels confient ne pas disposer d’assez de moyens financiers pour battre campagne. Toutefois, ils espèrent toujours un geste salvateur du gouvernement.


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