Ngoh ngoh pris au piège dans ‹‹ l'affaire pad-bolloré››

Paul Biya a ordonné la suspension du processus d’attribution du terminal à conteneurs à Til. Le Sg/Pr au cœur de curieuses contradictions. Le chef de l’Etat, Paul Biya, a ordonné la suspension du processus d’attribution provisoire de la concession du terminal à conteneurs du port de Douala au nouvel opérateur italo-suisse Terminal Investment Ltd (Til), a-t-on appris, hier en début d’après midi, au terme d’une correspondance, apparemment rédigée du fait de la précipitation, adressée au patron de ladite place portuaire (Pad), Cyrus Ngo, par le secrétaire général de la présidence de la République (Sg/Pr), Ferdinand Ngoh Ngoh. Il faudrait attendre, indique le document, «les conclusions définitives de l’affaire Apm Terminals Bv et Bolloré S.A contre Port autonome de Douala, pendante à la justice, notamment au tribunal administratif du Littoral à Douala et portant sur la requête aux fins de sursis à exécution de la décision n°0006219/Dg/Pad du 08 janvier 2019». Le 16 septembre, le Pad avait annoncé la désignation du groupement Til comme adjudicataire provisoire de la concession du très disputé terminal à conteneurs du port de Douala, à compter du 1er janvier 2020. Selon des sources introduites, les responsables dudit consortium sont attendus lundi dans la métropole économique, pour une signature du contrat devant intervenir jeudi. Des données publiées par le Pad, l’on apprend que le nouvel opérateur s’est proposé de payer 357 milliards de francs à l’État du Cameroun pour s’octroyer ce marché pour une durée de 15 ans. Ce montant, rapproché à celui actuel du consortium franco-danois Bolloré-Apm Terminals (Apmt), soit 62 milliards de francs et dont le mandat est déclaré échu à fin décembre prochain, fait apparaître un avantage en revenus de l’ordre de +576%. Til, rappelle-t-on, arrivé en tête de la phase de sélection devant Dubai Ports World (Dpw), soit 95,5/100 contre 75,5/100, a en outre proposé un programme d’investissements de 153 milliards FCfa (+294%) pour la même durée, contre 52 milliards francs pour la concession actuelle d’Apmt évoluant sous la dénomination de Douala International Terminal (DIT). Cour suprême Dans le même ordre d’idées, les avantages proposés par Til, par rapport à l’actuel opérateur, concernent également les redevances de concession (+576%), alors que la participation nationale au capital passe à 45%, au lieu des 6% et 2,5% jusque-là concédés respectivement au Pad et aux nationaux. Se plaignant d’avoir été évincé de la phase de pré-qualification, Bolloré-Apm Terminals avait pour sa part saisi la justice camerounaise à travers le tribunal administratif du Littoral. Lequel a, le 16 août, pris une ordonnance suspendant le processus de désignation d’un nouveau concessionnaire sur cette place portuaire, une sentence contre laquelle le Pad a aussitôt formé un pourvoi devant la Cour suprême. Selon le consortium franco-danois, en activité à Douala depuis 2005, le Pad lui a, en début octobre 2017, accordé une prorogation d’exercice jusqu’en 2023, la partie camerounaise s’étant alors engagée à permettre au concessionnaire d’amortir ses investissements constitués d’une contribution exceptionnelle de 24 milliards francs. Apmt, de son côté, devait à travers DIT augmenter les actifs des nationaux dans son capital, doubler de la redevance à verser au pays et réaliser des investissements supplémentaires à hauteur de 20 milliards de francs. D’un bout à l’autre du processus, le Sg/Pr aura joué un rôle trouble que les prochains jours permettront, à coup sûr, rebondissement d’hier semble indiquer qu’il a largement contribué à induire Paul Biya en erreur[]


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