Lutte contre la corruption : dépassée ,la conac appelle paul biya au secours
Elle a adressé une lettre à Paul Biya pour lui demander une réforme de la magistrature. La Commission nationale anti-corruption (Conac) ne sait plus quoi faire pour éradiquer la corruption au Cameroun. C’est pourquoi, elle a adressé une lettre à Paul Biya pour lui demander son aide. Dans cette correspondance, la Conac dresse un état des lieux de la corruption au sein de la magistrature. Question de donner quelques pistes de solutions au président de la République. « Le versement des dessous de table, le monnayage des décisions de justice et des actes administratifs. Les lenteurs judiciaires et l’embourgeoisement des magistrats, sont quelques-uns des griefs qui caractérisent le malaise actuel. Pratiques qui vont à l’encontre de votre vision de la justice ». Ecrit l’organisme dans sa lettre. Pistes de solutions Pour juguler la corruption dans la magistrature au Cameroun, la Conac recommande entre autres : la réforme profonde du Conseil Supérieur de la magistrature. Ceci afin d’alléger et d’accélérer la procédure de sanction des magistrats, dont l’impunité accentue les pratiques décriées. Dans sa lettre, l’organisme souhaite également une réforme des modes de recrutement et de formation des magistrats. « Notamment en privilégiant le modèle anglo-saxon qui ouvre l’accès à la magistrature prioritairement aux avocats expérimentés et intègres », suggère l’instance. Enfin, la Conac propose la mobilité régulière des personnels magistrates, la longévité à un poste alimentant ces mauvaises pratiques. Et la révision du Statut de la magistrature avec en prime la revalorisation des salaires des magistrats. Plus de 40 milliards perdus en 2018 En 2018, l’Etat a perdu en 2018, plus de 40 milliards de FCFA à cause de la corruption. « C’est important. Et cela doit nous interpeller. Nous avons néanmoins pu permettre aux caisses de l’Etat, à travers les juridictions, de récupérer 4 milliards de FCFA ». Déclarait DieudonnéMassi Gams, le président de la Conac dans une interview accordée à Cameroon Tribune de ce 20 décembre 2019.