Les américains accentuent la pression sur le régime de yaoundé

Décryptage des enjeux pernicieux de la préparation de l’intervention des casques bleus onusiens au Cameroun dès décembre… Après le sous-secrétaire américain chargé des affaires africaines, le congrès vient de se prononcer en faveur du fédéralisme au Cameroun, alors que le discours officiel prône le non changement de la forme unitaire décentralisée de l’Etat. Jusqu’où ira le jeu de ping-pong diplomatique entre les deux pays ? Exigences Décidément, les Etats-Unis d’Amérique ne lâchent pas la pression sur les autorités de Yaoundé dans la résolution de la crise dite anglophone qui affecte les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun depuis près de trois ans. Dans une résolution N° 358 votée le 24 juillet par la chambre basse du parlement, le Congrès américain exige l’adoption du fédéralisme comme solution à la crise politico-sécuritaire qui embrase les deux régions. Les parlementaires américains demandent en outre l’instauration de la sécurité et la protection des civils par le gouvernement, de même que la libération des prisonniers politiques afin de décrisper le climat sociopolitique, avec à leur tête le professeur Maurice Kamto, président du Mrc-le Mouvement pour la libération du Cameroun. Parallèlement, l’institution parlementaire jette des flèches également à l’adresse des combattants sécessionnistes, envers qui ils exigent de cesser des intimidations, des tueries, des kidnappings, la mutilation des travailleurs, les décapitations, le terrorisme et la haine à l’égard des populations, sans oublier des incendies des écoles et des édifices publics. Intervention du Conseil de sécurité Depuis le 24 juillet dernier, des observateurs s’interrogent sur l’opportunité de cette nouvelle sortie américaine sur la situation sociopolitique au Cameroun. Si à l’analyse cette résolution peut apparaitre comme un véritable pied de nez aux séparatistes ambazoniens qui exigent la partition du Cameroun, et davantage à leurs commanditaires dont on dit qu’ils sont majoritairement établis aux Etats-Unis, elle vient accentuer les dissonances être Washington et Yaoundé, dans la résolution de la crise dite anglophone. Alors que la médiation suisse tente tant bien que mal de déblayer le terrain pour le dialogue inclusif annoncé parle premier ministre depuis le 09 mai, et dont les contours demeurent jusque-là obscurs, cette « exigence » américaine masque mal la volonté de Washington, visant à mettre le régime de Yaoundé dos au mur. Elle intervient après une énième déclaration du très tonitruant Tibor Nagy sur le Cameroun. Médiation Dans un post sur son compte twitter daté du 18 juillet dernier, le Sous-secrétaire américain en charge des questions africaines affirmait qu’un symposium d’anciens chefs d’Etat africains était nécessaire pour soutenir et accompagner l’initiative suisse dans le règlement de la crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun. En fait, la reprise d’une initiative de défunt Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, qui n’avait pu prospérer du fait de l’hostilité des officiels camerounais. En marge de cette initiative, des coulisses diplomatiques susurraient que l’ancien Sg de l’Onu agissait sous l’influence américaine, une information suffisante pour diluer l’intérêt des autorités camerounaises à l’égard de l’offre. Déjà au mois de mai de cette année, c’est le Sénat américain qui formulait presque les mêmes exigences à l’égard du Cameroun, à la suite du parlement européen. L’option américaine de relancer cette initiative et la sortie des parlementaires américains ne sont pas innocentes. Sortie de crise Selon des érudits de l’analyse diplomatique, intervenant à quelques jours de l’ouverture de la 74e session régulière de l’Assemblée générale de l’Onu- L’Organisation des Nations Unies, prévue le 19 septembre prochain, elles visent à mettre le Cameroun sur la touche de la communauté internationale, en démontrant l’incapacité du régime de Yaoundé à pouvoir trouver des solutions acceptables à la crise qui affectent les régions anglophones du pays. Et pour cause, pour les observateurs avertis, Paul Biya, qui n’a eu de cesse de répéter que la forme unitaire du Cameroun n’est pas négociable, ne se montrera jamais disposé à adhérer à la proposition du Congrès américain, tant sur la forme fédérale de l’Etat que sur la libération de Maurice Kamto, du reste sans jugement. Quitte à maintenir le statu quo, ce qui ouvrira la voie à la mise en œuvre du plan draconien américain pour une intervention du Conseil de sécurité dans la résolution de la crise dite anglophone, potentiellement à travers l’envoi d’une mission d’intervention que les camerounais dans leur immense majorité redoutent, en prenant à témoin la communauté internationale dans son ensemble. Casques bleus Quelques esprits avisés croient d’ailleurs savoir que le vote d’une résolution de l’envoi des casques bleus onusiens au Cameroun serait dans le pipe discret du Conseil de sécurité des Nations unies, qui pourrait l’officialiser à la fin de la prochaine assemblée générale de l’Onu. La période de la fin d’année 2019 serait même annoncée dans certains réseaux comme la date probable de l’envoi de cette force d’interposition dans les régions camerounaises en crise. Autant dire qu’en dépit de l’apparente bonne intention des américains dans la résolution de la crise anglophone, ce nouveau développement cache mal des calculs pernicieux aux enjeux diplomatiques inquiétants. Quelle sera la réponse de Yaoundé à cette nouvelle offre américaine ? Question de conscience qui ne rassure pas sur l’imminence de la résolution de la crise socio-politico-sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest


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