Dans un rapport publié le 5 novembre dernier, l’agence onusienne pointe les groupes armés d’être à l’origine des enlèvements, des viols, des assassinats et des incendies d’écoles dans les régions anglophones. Un contrepied à la sortie du président américain qui accusait les forces de défense d’exactions sur les civils. L’Unicef répond aux Etats-Unis Comme la réponse du berger à la bergère, le rapport de l’Unicef apporte des éclairages et des précisions sur les auteurs de violation des droits de l’homme au Cameroun. S’appuyant sur la situation de l’école au Nord-Ouest et au Sud-Ouest, l’agence onusienne affirme que «les régions anglophones du Cameroun, qui étaient jadis les endroits où l’éducation était la meilleure dans tout le pays, doivent désormais faire face à une politique permanente de non-scolarisation mise en place des groupes armés non étatiques». Car, relate l’organisation, au cours des trois dernières années, au moins 70 écoles ont été détruites et des élèves et des enseignants enlevés. Il n’en fallait pas plus pour prendre à contrepied Donald Trump qui a indiqué que le Cameroun se rendait coupable de violation des droits de l’homme. Suffisant pour sortir le pays de l’Agoa. Pour l’Unicef, Plus de 850.000 enfants ont déserté les écoles dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest au Cameroun, à cause de la violence perpétrée par les bandes armées. «Une crainte très réelle de la violence empêche également les parents d’envoyer leurs enfants à l’école, les enseignants et le personnel de se présenter au travail», a dénoncé l’agence onusienne. «Des milliers d’enfants au Cameroun vivent dans la peur. Ils ont besoin de la paix pour pouvoir reprendre leurs études et recouvrer leur avenir», a déclaré Henrietta Fore, directrice exécutive de l’Unicef. Les enfants ainsi non scolarisés sont enrôlés de force dans ces groupes armés. Ceux qui ne le sont pas encore, du fait de cette situation, courent un grand risque d’être recrutés par ces bandes armées, de se marier, d’avoir des grossesses précoces et d’être victimes d’autres formes d’exploitation et de maltraitance. L’agence invite donc les responsables de ces organisations armées à respecter les enseignants et les autres personnels de l’éducation, y compris les prestataires de l’enseignement à domicile. Pour la directrice qui appelle à une action pour contraindre ces groupes à permettre aux enfants d’aller à l’école, il est question de créer les conditions pour que les enfants apprennent «dans un environnement sûr et protecteur». «Nous ne pouvons plus perdre de temps. Si nous n’agissons pas maintenant. nous courrons le risque d’avoir une génération perdue de jeunes, plutôt qu’un jeune engagé et informé qui peut aider à reconstruire leurs communautés», insiste Henrietta Fore. Depuis le début de l’année, le rapport fait état 529 incidents de sécurité dans les deux régions. En fait, un nombre croissant d’ONG a été victime de prises d’otages et d’extorsions de la part de ces bandes armées. Le Nord-Ouest reste particulièrement touché par ces attaques de travailleurs humanitaires tandis que le Sud-Ouest s’est beaucoup calmé. «Dans la région du Sud-Ouest, l’accès s’est légèrement amélioré et l’Unicef a été en mesure d’effectuer plus de missions et d’atteindre des endroits qui n ’étaient pas accessibles depuis un an ou plus». L’agence onusienne qui préconise que l’éducation soit au-dessus de la politique, signale que du fait des exactions des bandes armées séparatistes, deux mois après le début de la nouvelle année scolaire, 4.100 écoles soit 90% d’écoles primaires publiques, et 744 institutions secondaires (77%) restent fermées ou non opérationnelles dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Toutefois, au Sud-Ouest, la situation tend à s’inverser selon l’association des parents d’élèves du sous-système anglophone.
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