Dans un style sobre et digeste, le journaliste camerounais travaillant pour Jeune Afrique analyse la situation socio-politique du moment au Cameroun. Un artiste démissionnaire du parti au pouvoir a déclaré sur une antenne privée qu’il avait « volé » des urnes lors d’une récente élection présidentielle. Nous attendons toujours qu’un juge se saisisse de cet aveu de fraude électorale pour que le monde entier sache quel candidat fut l’heureux bénéficiaire de ce délit. L’auteur du délit est connu. On sait où le trouver. D’ailleurs, il semble disposé à vider son sac. Mais les autorités ne se pressent pas pour en savoir plus. Au contraire, tout se passe comme si on voulait le faire taire. Pour exécuter la basse œuvre, on n’a pas désigné un magistrat mais la télévision nationale. L’un de ses journalistes a retrouvé l’ex-femme dudit artiste démissionnaire du parti au pouvoir. On lui a donné la parole pour qu’elle nous dise que personne n’aime son « ex » (Lol !), démolissant au passage le renégat dépeint en ingrat et traité de « Mythomane ». Quelle honte pour un média de service public financé par les impôts des Camerounais avec pour mission d’informer et d’éduquer mais que l’on met ainsi au service de sordides règlements de comptes privés et partisans. Jusqu’où va-t-on descendre dans l’abjection et l’ignominie ? Par ailleurs, une phrase revient à plusieurs reprises dans les propos de la revancharde complaisamment interviewée : « Il a profité du système ». Question de citoyen ahuri : Qu’est-ce donc que ce «système » dont tout le monde parle mais auquel la Constitution camerounaise ne mentionne pas l’existence ? De quoi se nourrit-il pour s’imposer à la population ? D’où vient l’argent dont il se sert pour asservir les Camerounais ? Le démissionnaire en colère est sommé par son « ex » de se taire. Peut-on nous expliquer au nom de quoi ? Quel statut a-t-il dans la Fonction publique pour mériter d’être rappelé à son devoir de réserve ? Sommes-nous en présence d’une entreprise criminelle à l’instar de la Cosa Nostra, de sinistre mémoire, qui pratiquait l’Omerta pour maintenir le secret sur ses agissements ? Il semble que ce « système » n’ait pas d’égards pour la patience d’honnêtes gens dont il insulte quotidiennement l’intelligence. Rappelons tout de même à ces messieurs et dames se revendiquant de cette organisation para étatique qui enjambent allègrement les limites de l’acceptable, ce que me disait mon grand-père : « Le poisson joue dans l’eau. Seulement, il oublie que c’est la même eau qui servira à sa cuisson ». Georges Dougueli
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