Élections régionales : quel intérêt pour le cameroun ?

Tel qu’annoncé par le président de la République Paul Biya, ces élections pointent à l’horizon. Toutefois, beaucoup de Camerounais se posent des questions sur le bienfondé de ces dernières. Lumière sur la plus-value des régionales. De nombreux signaux émanant du sommet de l’Etat, d’Elecam et du Ministère de l’Administration territoriale, laissent apparaître l’imminence de la tenue de ce scrutin que certains annoncent crucial pour la paix en zone anglophone et la mise en œuvre véritable de la décentralisation. Prévues dans la Constitution du 18 janvier 1996, les régions qui constituent les Collectivités territoriales décentralisées (Ctd) à une échelle plus grande que les communes pourraient enfin prendre corps au Cameroun cette année. Deux raisons majeures poussent à le penser : l’allocation par le Parlement d’une enveloppe budgétaire de 38 milliards Fcfa pour leur mise en place effective en 2019, et la demande faite au gouvernement par le président de la République, Paul Biya, lors du dernier conseil ministériel, de préparer les élections législatives, municipales et régionales. Les élections municipales et législatives achevées, place donc aux élections régionales. La tenue des régionales, en l’état actuel du collège électoral, est de toute évidence une nécessité pour la bonne marche de la démocratie au Cameroun. C’est le 9 février 2020, jour de tenue des élections législatives et municipales, que le g résident de la République Paul iya a parlé des élections régionales. Elles seront les toutes premières au Cameroun. On se souvient que ce jour-là, après avoir jeté une pierre aux formations politiques qu’il a appelées « petits partis » qui ont boycotté ces élections, que Paul Biya a déclaré : « nous aurons aussi, quand, les élections municipales auront pris fin, à élire les conseillers régionaux». L’importance de celles-ci n’est donc plus à faire sujette à question. Les élections régionales sont en effet le dernier élément de l’architecture institutionnelle du processus de décentralisation. Les conseils.régionaux sont en effet, selon l’article 243 du code électoral, les délégués départementaux et les représentatifs du pouvoir traditionnel. Sur le fond, le Conseil régional doit refléter les différentes composantes sociologiques dans la région par exemple, en termes de genre. Par ailleurs, cette disposition de l’article 246 du Code électoral ajoute que le nombre, la proportion par catégorie et le régime des indemnités des Conseillers régionaux font l’objet d’une loi spécifique. Ace titre plusieurs réponses seront données au peuple au lendemain de la tenue de ces élections. Des questions comme les suivantes: comment les élus régionaux vont-ils utiliser les nouveaux pouvoirs que le centre leur attribue? Seront-ils et pourront-ils en faire un usage efficace sur le plan économique pour sortir de la crise et, par voie de conséquence, sur le plan politique? La région, en tant que telle, sera-t-elle confortée par ces nouveaux pouvoirs? Aura-t-elle un poids économique, politique, administratif, spécifique dans le pays? Quelle sera en fait la marge de liberté dont disposeront les élus régionaux pour faire prévaloir leurs vues fltce aux pressions locales et aux exigences de Paris? Pour éclairer les réponses possibles à ces interrogations dans une période de mutation profonde du système politico-administratif français, si on admet que le « notable », l’élu local, était Taxe sur lequel reposait le mode de gouvernement précédent, il importe d’étudier en lui-même ce groupe social constitué par les élus régionaux. Compétences du conseil code général des collectivités territoriales consacre onze domaines de compétences aux collectivités. Au terme de la délibération du conseil des ministres du 16 juillet 2014, la collectivité jouit du transfert des compétences de l’Etat dans les 10 domaines suivants : Le foncier ; L’aménagement du territoire, la gestion du domaine foncier et l’urbanisme ; L’environnement et la gestion des ressources naturelles ; Le développement économique et la planification ; La santé et l’hygiène ; L’éducation, la formation professionnelle et l’alphabétisation ; la culture, les sports et les loisirs ; la protection civile, l’assistance et les secours ; l’eau et l’électricité ; les marchés, abattoirs et foires. Le transfert de ces compétences qui devrait être accompagné d’un transfert des ressources financières, matérielles et humaines sera d’une nécessité vitale pour les populations. De façon traditionnelle, la région s’est appropriée d’un certain nombre de compétences dans la mesure des possibilités de Son budget et de l’apport des projets et programmes. Elle mène un certain nombre d’activités en rapport avec ses compétences. Missions et attributions La Région a vocation à être un espace économique et un cadre d’aménagement, de planification et de coordination du développement. Le Conseil régional définit les orientations en matière de développement dans la région conformément aux grandes orientations nationales. A cet effet, Elle discute et adopte les plans de développement régional, règle par ses délibérations, les affaires de la région et donne son avis sur toutes les questions qui lui sont soumises par l’Etat ou par d’autres Collectivités (article 145 du CGCT). Elle délibère sur le budget primitif, le budget supplémentaire, le compte administratif et le compte de gestion de la région, etc. (article 147). Attendue de-, puis 23 ans, l’annonce de l’organisation des élections régionales est contenue dans le communiqué final ayant sanctionné le Conseil ministériel du 16 janvier 2019. Dans la feuille de route déroulée au gouvernement des Grandes Opportunités, le président Paul Biya, mentionnait alors « la préparation des prochaines élections législatives, municipales et régionales ». Reste à présent, la convocation du corps électoral.


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