Élections législatives et municipales : le mrc se prononce

D’emblée, le MRC adresse ses plus chaleureuses félicitations, ses remerciements et sa profonde gratitude à l’écrasante majorité du peuple camerounais qui, en suivant massivement son mot d’ordre de boycott des élections couplées du 9 février 2020, a envoyé un message sans équivoque au régime en place au Cameroun et à la communauté internationale sur ses aspirations profondes face aux crises multiples qui frappent durement notre pays. En effet, le dimanche 9 février 2020 se sont tenus dans notre pays les scrutins municipal et législatif pour lesquels le MRC avait, sur décision de son Conseil National tenu le 25 novembre 2019, pris la résolution de ne pas y participer. Notre parti politique expliquait alors cette décision grave par : le refus du régime de mettre fin à la guerre civile dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest et l’absence d’un système électoral susceptible de garantir des élections transparentes et justes. L’enjeu dans ces élections gagnées, par avance par le RDPC, était le taux de participation. Il ressort un taux d’abstention très élevé, d’environ 77%. Les Camerounais ont donc envoyé un message très clair au régime illégal et illégitime de M. BIYA. Le taux de participation, particulièrement faible, de 23%, montre en effet que les Camerounais ont, par cette abstention massive, rejeté la partition du pays par l’exclusion du scrutin des populations des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et réaffirmé leur exigence d’une réforme consensuelle du système électoral. Ce très faible taux de participation reste artificiel si on prend en compte les fraudes sauvages et les bourrages d’urnes orchestrés par l’administration et ELECAM au profit du RDPC. Pour comparaison, lors du double scrutin municipal et législatif du 30 septembre 2013 le taux de participation porté par l’entrée en compétition du MRC, qui n’avait alors que quelques mois d’existence, était de 75,4%. Des observateurs crédibles comme l’Union Africaine, la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (Cenc), des organisations de la société civile nationale et internationale, la presse nationale et internationale indépendante ont unanimement constaté que l’appel au boycott lancé par notre parti a été massivement suivi. Ceci est somme toute logique car depuis le scrutin présidentiel du 7 octobre 2018 que nous avons gagné dans les urnes et dont la victoire nous a été volée par la coalition RDPC- ELECAM- Administration-Conseil constitutionnel, tout observateur indépendant et sérieux, tant au niveau national qu’international, sait que le peuple de la Renaissance est largement majoritaire dans le pays et dans la diaspora. Malgré son avance de 134 députés sur un total de 180, acquis avant le jour de vote, le régime RDPC n’a pas renoncé à ses fraudes sauvages et grossières habituelles. En effet, ce double scrutin a confirmé, après le scrutin présidentiel du 7 octobre 2018, que la fraude est consubstantielle aux mœurs politiques du régime. Ce double scrutin, malheureusement marqué par des violences par endroits et même la mort notamment dans le département du Noun, a permis une certaine clarification du champ politique national, et ouvre la voie à une nouvelle cartographie politique dans notre pays. Certaines personnes, au niveau national et international, ont cru devoir blâmer le MRC d’avoir appelé au boycott de ces élections qui, selon notre parti, ne résoudront aucun des graves problèmes politique et sécuritaire que connait actuellement le Cameroun. Maintenant que ces élections sont passées, le MRC espère que le moment est enfin venu pour le régime en place d’engager un large dialogue national inclusif pour mettre définitivement fin à la guerre civile dans les régions anglophones et réformer l’Etat d’une part, et pour réformer de façon consensuelle le système électoral, d’autre part. L’Union Africaine et la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (Cenc), dans leurs rapports respectifs, ne recommandent pas autre chose que ces exigences légitimes de notre parti et de l’écrasante majorité du peuple camerounais. Le MRC entend réitérer à ce peuple camerounais, désormais mobilisé, qu’il restera toujours à ses côtés. Le Président, Maurice KAMTO


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