Dieudonné essomba :‹‹ c'est pour bientôt la fin de la sorcellerie politique ››

L’économiste affirme par ailleurs que la décentralisation est une chance pour sortir définitivement de cette sorcellerie. Lire l’intégralité de sa sortie. Jusqu’aujourd’hui, nous avons vécu dans un environnement de confusion, fait de mythologie et de messianisme, où des individus venaient se présenter en sauveur de la Nation, en racontant comment ils vont développer le Cameroun par des moyens magiques. La décentralisation nous offre une occasion en or pour sortir de cette ancre de sorcellerie et d’irrationalité. De ce point de vue, les Présidents des Conseils Régionaux constituent un personnel crédible qui nous fournit, sur des bases logiques, rationnelles et motivées, des candidats pertinents pour le poste stratégique de Président de la République du Cameroun. En effet, l’exercice de l’activité de Président Régional est une sorte de répétition en réduction du poste de Président de la République. En gérant la Région, il a fait l’expérience de tous les problèmes de gouvernance qu’un Chef d’Etat peut rencontrer dans ses activités : l’équilibre des comptes de la Région, la gestion de la diversité, la collaboration avec d’autres institutions de même niveau, l’investissement public, la contestation politique, la diplomatie, la protection du territoire, etc. Rien ne sera pour lui nouveau puisqu’il aura été entraîné sur tous les aspects de la gouvernance publique au niveau plus faible de la Région. Corrélativement, nous pourrons le juger, non plus sur des supputations ou des déclarations ronflantes telles qu’on en connaît, mais sur ses capacités telles qu’il les a déployées effectivement dans la Région qui est l’antichambre de l’Etat. L’existence des Présidents Régionaux met fin à la sorcellerie politique au Cameroun. Elle casse la logique des Messies, des Gourous et des Grands Camarades pour nous mettre dans la logique du bilan et de l’efficacité. Certes, la décentralisation au Cameroun est grièvement travestie par le régime du RDPC qui n’en a jamais voulu en réalité. Le plus simple aurait été d’aller directement au fédéralisme, avec des Gouverneurs élus par les populations et non de vieux chevaux de retour nommés à partir de Yaoundé. Toutefois, on ne peut négliger cette concession faite par le régime néocolonial au peuple camerounais et qui ne pourra que s’améliorer. Tous les Camerounais doivent intégrer cette évolution et commencer à suivre l’action des Chefs de Région à travers lesquels ils peuvent sélectionner de manière motivée leurs prochains Présidents de la République. C’est la règle générale dans les pays fédéraux : l’écrasante majorité des Présidents Centraux viennent des Gouverneurs et des Sénateurs qui ont fait leurs preuves. Cela signifie, en clair, qu’au lieu de vous disperser dans des spéculations oiseuses, il est plus indiqué de suivre attentivement l’action des individus suivants : Mohamadou Dewa de l’Adamaoua Tsimi Evouna Gilbert du Centre Wouamane Mbele de l’Est Kalbassou Daniel de l’Extrême-Nord Banlog Polycarpe du Littoral Alim Boukar du Nord Fru Angwafor Fobuzshi du Nord-Ouest Focka Focka Jukles Hilaire de l’Ouest Mve Elemva Emmanuel du Sud Bakuma Elango du Sud-Ouest Voilà les gens que vous devrez suivre, car, dans la norme des choses, c’est de ce groupe que devra venir le prochain Président de la République. Quant aux partis politiques d’opposition, le conseil que je leur donne est de chercher à contrôler les Régions, comme ils le font déjà pour les Communes, afin d’y faire la bonne visibilité de leurs capacités à gérer un Etat. Dieudonné ESSOMBA


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