Dans le texte qui va suivre, l’ancien journaliste de la Crtv, le média public aujourd’hui en exil en France est convaincu que Maurice Kamto est sur la bonne voie d’un changement de système. Lisons l’analyse de ce journaliste écrivain proche du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc). Il suffit d’une sortie du Professeur Maurice Kamto pour que l’on comprenne, sans coup férir, qu’au Rdpc, il y a véritablement péril en la demeure. L’agitation qui s’y fait chaque fois jour, les secondes d’après, est une preuve, s’il en était encore besoin, qu’il vient toujours un moment où une dictature, fût-elle la plus féroce, meurt, parce que rien, en ce bas monde, éternellement, ne demeure. Ceux-qui, comme moi, ont eu le privilège de lire le roman emblématique « Le dernier jour d’un condamné », du légendaire Victor Hugo, peuvent bien imaginer à quoi ressemblera la fin de ces despotes qui ont conduit notre pays à la dérive. Ces tyrans, aux comportements machiavéliques, peinent à s’imaginer que, tôt ou tard, l’insurrection au Cameroun arrive. Je les mets déjà dans la peau de ce condamné à mort du roman de Victor Hugo qui, vivant ses dernières 24 h sur cette terre où il a régné en se bombant le torse, en tuant, en oubliant que lui-même finira bien par mourir, n’a que ce mea culpa: « Moi, misérable qui ai commis un crime, qui ai versé du sang ». Il ne lui reste plus que ses dernières confessions pathologiques. Lui qui était d’une méchanceté ontologique. L’attitude de ce condamné à mort dont Victor Hugo ne donne pas le nom dans le roman nous fait croire qu’en 1829, lorsque parut ce livre atemporel, l’auteur, très en avance sur le temps, se représentait déjà dans son esprit le Cameroun dirigé par Paul Biya, un despote achevé. Il ne lui restera bientôt qu’à nourrir des regrets à jamais inachevés. Le Professeur Maurice Kamto vient de remettre au travail les thuriféraires du régime R.D.P.C. Un régime dont tous les visionnaires et les fins analystes politiques reconnaissent en chœur qu’il sera bientôt dépassé. À peine le président élu du Cameroun a-t-il invité ses compatriotes à se tenir prêts, au cas où une élection, quelle qu’elle soit, est convoquée au Cameroun, tant que le code électoral n’a pas été révisé, ni le génocide dans le NOSO stoppé, qu’une agitation s’est saisie de ce pouvoir illégitime. Des ministres qui, en règle générale, se tournent les pouces, aux internautes payés pour proférer des insultes au Professeur Maurice Kamto, en passant par les journalistes qui se croient fondés de verser dans les analyses partisanes et, manifestement sans consistance, tous sont comme soumis au même devoir dans une salle de classe et rendent des copies que l’enseignant émérite qu’est le Professeur Maurice Kamto trouvera farfelues, même s’il se montre magnanime. Pour répondre au Professeur Maurice Kamto, parce que, complètement à court d’arguments, tous ne sont qu’abstraits pour paraître profonds. Sauf qu’on a vite fait de réaliser que tous leurs arguments manquent à la fois de forme et de fond. À tous ces avocats des causes perdues, il est bon de rappeler qu’il n’y a qu’une maxime absolue. C’est qu’il n’y a rien d’absolu. Qui veut noyer son chien l’accusé de la rage. Mais la dernière conférence de presse du président élu, le Professeur Maurice Kamto, fait rage et l’on voit bien combien cela enrage. Les Camerounais ont tous compris que pour avoir l’amande, il faut casser le noyau. Quitte à parvenir aux bons résultats en se faisant détruire les boyaux. En 40 ans d’un règne dictatorial, ils ont toujours dit aux Camerounais, « soyez pauvres, souffrez et taisez-vous ». Aujourd’hui, le Professeur Maurice Kamto, tel Moïse venu libérer son peuple en lutte contre la dictature, fait entendre un autre son de cloche et dit: « Rien n’est fini tant que ce n’est pas fini. Chers compatriotes, défendez-vous ». Le Professeur Maurice Kamto est comme une mouche qui n’a plus besoin d’ailes pour voler. Les autres réagissent toujours à contretemps parce qu’il leur reproche d’avoir trop volé. Grâce au Professeur Maurice Kamto, les Camerounais ont…enfin compris qu’ils ne sont pas seulement faits pour méditer, mais davantage pour agir. Ils ont compris que le gouvernement illégitime de Yaoundé se refuse catégoriquement à s’assagir. Les Camerounais, grâce au Professeur Maurice Kamto, en sont arrivés à la conclusion que l’avenir est ce qu’il y a de pire dans leur présent. Et, surtout, ils ne veulent plus vivre leur présent en étant de grands absents. Grâce au Professeur Maurice Kamto, les Camerounais, dans leur immense majorité, ont compris qu’en péril de mort, toutes les armes sont bonnes pour se défendre. Tant pis si les autres, très peu nombreux par ailleurs, peuvent encore trouver le moyen de les pourfendre. Les Camerounais ne veulent plus être dirigés par un gouvernement constitué de puces. Tous savent désormais, grâce au Professeur Maurice Kamto, que celui qui dort avec les chiens se réveille avec les puces. Ce gouvernement n’est qu’une association de personnes inaptes à penser au lendemain. Ces gens mangent tout le soir. Et le lendemain, il ne leur reste qu’à ranger leur pain noir. Pire, ils sont les premiers à ouvrir la boîte de Pandore. Et quand veut se soulever le peuple, ils croient que la solution consiste à envoyer leurs pandore. Ceux qui martyrisent le peuple doivent se garder d’arborer les manteaux des héros. Quand viendra bientôt la chute, ils ne seront, à nos yeux , que des zéros. Le Professeur Maurice Kamto qui ne rêve que du bien de ses concitoyens qu’il a promis de ne jamais trahir, leur dit en d’autres termes que tous les chemins mènent à Rome. Il ne reste plus qu’aux Camerounais de transformer le Cameroun en Rome. En vice, le Cameroun sous Paul Biya est tombé très facilement. Mais en vertu, il ne pourra jamais se redresser parce qu’il est condamné éternellement. L’habit volé ne va pas toujours au voleur. Et il ne lui reste plus qu’à apprendre à ses dépens que son coup n’était qu’un leurre. Qui a peur de l’insurrection doit se garder de verser dans les malversations. Un gouvernement qui n’a excellé que dans les malversations doit finir par comprendre pourquoi entre le peuple et lui, il n’y a plus aucune connexion. On peut tromper une partie du peuple tout le temps. On peut tromper tout le peuple une partie du temps. Mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. Comme Abraham Lincoln, le Professeur Maurice Kamto qui a encore fait perdre le sommeil à l’ensemble du régime Biya et ses affidés, dit, en des mots aussi clairs que l’eau de roche: « Il est temps ». Cyrille Kemmegne Journaliste, écrivain et philosophe Président du Petit Parti des Écrivains.
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