Lire ici, la sortie du président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) postée sur le compte Facebook de Mamadou Mota. Le 18 août 2020, l’opinion publique internationale a pris connaissance de la survenance au Mali d’un putsch qui a conduit le Président Ibrahim Boubakar Keita à annoncer sa démission, la dissolution du gouvernement, de même que celle de l’Assemblée nationale. Ce coup d’État a en outre conduit à l’arrestation par ses auteurs du Président et de certains de ses proches, ainsi que de hauts responsables de son régime, dont son Premier Ministre. Ce coup de force fait suite à une série de manifestations populaires ayant pris d’assaut les rues de Bamako et du Mali. Ces manifestations, organisées sous la conduite notamment du mouvement M5, demandaient, entre autres, la fin de la corruption et de la fraude électorale, la réforme du Conseil constitutionnel, la démission des députés allégués mal élus, du Premier Ministre et même celle du Président Ibrahim Boubakar Keita. On observe depuis la survenance du coup de force de BAMAKO une vague de réactions à l’échelle internationale, en provenance tant d’acteurs étatiques que d’organisations internationales à l’instar de la CEDEAO, de l’Union Africaine, des Nations Unies, de la France, des États-Unis, pour condamner ce qu’il est convenu d’appeler un « Changement anticonstitutionnel de pouvoir » et exiger le retour à l’ordre constitutionnel. Le Mouvement Pour la Renaissance du Cameroun (MRC) n’est pas un acteur politique de la République sœur du Mali. Toutefois, les évènements en cours dans ce pays et les réactions qu’ils suscitent interpellent d’autres pays africains, en ce que les causes de ces évènements et l’attitude de la communauté internationale rappellent peu ou prou la situation qui prévaut dans d’autres pays africains, dont le Cameroun. Le MRC réaffirme son attachement constant et renouvelé au respect des principes démocratiques, notamment l’exigence d’user de moyens pacifiques et électoraux pour accéder au pouvoir. Le MRC tient cependant à souligner à l’attention de la communauté internationale que la proscription du « Changement anticonstitutionnel de gouvernement » n’a pas été conçue contre les peuples, véritables détenteurs de la souveraineté. Ce principe a été conçu pour protéger la démocratie et non pas des dictateurs qui, sitôt arrivés au pouvoir, détruisent les mécanismes démocratiques d’accession au pouvoir. Il vise à interdire le renversement d’un pouvoir qui fonctionne démocratiquement et répond aux aspirations multiformes du peuple. Aussi, la communauté internationale ne saurait-elle donner l’impression de protéger des dirigeants despotiques, corrompus, artisans de la mauvaise gouvernance qui empêche le développement des pays africains. Elle doit entendre aussi la voix des peuples sur la façon dont ils sont gouvernés. Force est de constater que les peuples sont souvent abandonnés à leur triste sort par cette communauté internationale quand les gouvernants sous lesquels ils vivent se transforment en bourreaux du peuple. Ils sont abandonnés à eux-mêmes lorsqu’ils dénoncent, y compris par des manifestions pacifiques géantes, les manipulations constitutionnelles par certains dirigeants pour s’éterniser au pouvoir contre la volonté de la majorité des populations ; l’édiction de codes électoraux taillés sur mesure pour perpétuer leur régime à travers des élections entachées de fraudes massives ; la mise en place d’organes électoraux et de juridictions constitutionnelles tout à la solde des dirigeants et des partis politiques au pouvoir. À cet égard, certains dirigeants n’hésitent pas à rejeter les décisions des juridictions compétentes comme la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples et la Cour de Justice de la CEDEAO, sans susciter la moindre réaction, encore moins des sanctions de l’Union africaine et de l’ensemble de la communauté internationale. C’est le lieu de rappeler que le totalitarisme, la pire forme de dictature, fut mise en place dans l’Allemagne nazie par un régime issu d’élections démocratiques !
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