Les syndicalistes accusent le gouvernement d’avoir donné leur place à un Représentant de l’Administration au sein de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun. Le Mintss s’en défend. Vent de colère au sein des .syndicats depuis la publication du décret présidentiel portant nomination des membres de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (Cdhc). Ces derniers accusent le gouvernement d’avoir occupé la place qui était la leur au sein de cet organe. Des accusations qui reposent sur l’article 13 de la loi portant organisation de la CDHC. Celui-ci prévoit que soit présent au sein de la Commission «un Expert en questions syndicales désigné par les syndicats des travailleurs». Cependant, pour Antoinette Mebiame Tangono, présidente de la Confédération Camerounaise du Travail (CCT), ledit ‘article a été violé tout d’abord par le ministère du Travail et de la Sécurité sociale et ensuite par le décret du président de la République. Concrètement, la présidente de la CCT accuse le Mintss d’avoir mis le nommé «Djibomadom Mamene Dieudonné», inspecteur du travail à la retraite à la place du Représentant des syndicats. «C’est un inspecteur du travail. C’est-à-dire l’administration du travail qui représente désormais les syndicats au sein de la nouvelle commission des Droits de l’Homme du Cameroun.. Une place dévolue aux syndicats est en train de leurs échapper pour revenir au gouvernement. Un inspecteur de Travail représente le gouvernement. Il ne peut pas porter les aspirations des syndicats. La loi est claire. C’est un représentant des syndicats des travailleurs. C’est-à-dire voté ou désigné par le syndicat. C’est le mouvement syndical camerounais qui aurait dû choisir son représentant et l’envoyer à la Commission», assure Antoinette Mebiame Tangono. Pour celle qui fut Représentante dés syndicats au sein de l’ancienne Commission nationale des Droits de l’Homme et des Libertés, il s’agit d’un projet visant à asphyxier le mouvement syndical au Cameroun. «.Partout où il y a les représentants des syndicats, id gouvernement fait tout pour les mettre de côté… Pour faire taire les syndicats, il faut enlever le Représentant des syndicats pour renforcer l’action gouvernementale. J’insiste sur la complicité de l’Etat à faire taire les organisations syndicales». Esprit de la loi Face à ces accusations, l’on se défend au ministère du Travail et de la sécurité sociale (Mintss) d’avoir écarté les syndicats. Selon une source interne, l’esprit de la loi aurait été respecté par le ministre Grégoire Owona dans les propositions envoyées au président de la République. Ainsi, au sein du Mintss l’on évoque une spécificité introduite par la loi de juillet 2019 et qui rompt avec les disposL:ons’’de l’organisation de l’ancienne commission. «Parmi les commissaires on compte un Expert des questions syndicales. Ce qui est différent de « deux Représentants des syndicalistes”». En d’autres termes, le ministère aurait respecté la loi en proposant un «Expert» en questions syndicales. Une défense qui pêche toutefois sur le point du choix de ce dernier par les syndicalistes eux-mêmes. Où sont les femmes ? Outre les points liés à l’éviction des. représentants des syndicats au sein de la nouvelle commission des Droits de l’Homme du Cameroun, la présidente de là CCT dénonce le non-respect de l’article 14 relatif notamment au genre. Ce dernier dispose que : «(2} Les Commissaires sont choisis en veillant au respect des équilibres linguistiques, régionaux, et de genre. (3)- Les femmes doivent représenter au moins 30% des membres de la Commission». Une proportion qui n’est pas respectée au sein des 15 qui constituent la CDHC. «Les femmes doivent représenter au moins 30% des membres de la Commission. J’insiste que les femmes doivent », la loi n’écrit pas les «femmes peuvent». C’était une femme qui représentent les syndicats au sein ris la Commission, on a enlever cette femme non seulement 1 pour mettre un homme qui n’est pas syndicaliste, on a renforcé le pouvoir de l’Etat en mettant un inspecteur du travail. Mais aujourd’hui la nouvelle Commission n’a que 3 femmes. Nous sommes partis de 40%> de femmes à 18,75% de femmes», explique Antoinette Mebiame Tangono. Les femmes passent ainsi de 9 à 3 au sein de cet organe.
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