Code électoral :‹‹ l'appel lancé par elecam va permettre l'ouverture des débats››
Aimé Bounoung chercheur au département des sciences politiques de l’université de Yaoundé II- Soa analyse les enjeux que pourrait susciter la réforme du code électoral envisagée par Elections cameroon (Elecam). Le code électoral fait partie du noyau dur de la contestation entre la majorité présidentielle et l’opposition. Les seconds n’ont cessé d’épiloguer sur les textes à la solde du parti au pouvoir et de ses alliés politiques en interprétant les règles du jeu politique qui garantiraient de fait la victoire de leurs adversaires dans différentes échéances électorales. L’indexation de ce qui s’apparenterait à une carence fait porter à Elecam la responsabilité d’une situation qui nourrit la polémique depuis plusieurs décennies. Mieux vaut tard que jamais. Elecam prendra finalement acte de l’urgence et de la nécessité de s’ouvrir à l’apport critique des uns et autres pour tenir compte « des amendements » tel que stipulé dans son récent communiqué destiné à tous les partis politiques et à la société civile pouvant contribuer à la réforme du code électoral. La controverse sera- t- elle tranchée au point de faire I’ unanimité des acteurs politiques au sujet d’un code électoral inclusif ?“ La charte électorale est une entreprise qui entre dans ce que je pourrais appeler les politiques d’essoufflement de la violence politique ou alors les politiques d’ apaisement du jeu politique. C’est une démarche légitime des partis politiques de l’opposition qui estiment que le code électoral actuel est un code qui a été autoritairement défini en faveur du régime en place ». L’analyse de Aimé Bounoung chercheur en sciences politiques de l’université de Yaoundé II situe les contours d’une dualité entre le code électoral et ceux qui critiquent les textes de l’institution. Néanmoins l’approche de l’intellectuel écarte toute confusion sur un code électoral partisan. » Dire que le code électoral est favorable au parti au pouvoir serait une exagération. Toute compétition à mesure de l’enjeu nécessité des stratégies, des tactiques des acteurs lancés dans la course. Ce sont les stratagèmes que les concurrents mettent en jeu qui vont avantager ou désavantager les uns les autres”. Au-delà des textes l’académicien place au centre de la compétition la poésie politique que pourrait penser les adversaires avec pour perspective le charme et la séduction des votants seuls arbitres dans le processus. Cependant la nouvelle orientation voulue par Elecam promeut “ l’ouverture du débat à la fois sur le fond et la forme. Le mouvement est toujours porteur de changements. L’appel lancé par Elecam va permettre l’ouverture des débats et c’est toujours une vertu pour une avancée démocratique » renchérit l’universitaire. Tout compte fait cette brèche ouverte par Elecam passe le flanc aux opposants du régime désormais attendus pour apporter leurs propositions pour une refonte du code électoral. Mais les nouvelles mesures que pourraient arrêter les partis politiques contestataires si elles sont considérées yont prendre effet en 2025 date des prochaines consultations.