Le refus du Sdf de participer à toute élection à venir en l’état actuel du conflit dans le Nord-Ouest et le Sud-ouest (Noso) et le retrait de ses parlementaires sont (es mesures phares qui soulèvent des interrogations. La décision du Sdf de ne pas participer aux futures élections en l’état actuel de la crise en cours dans le Noso est motivée par la crainte de « consacrer une séparation de fait du pays ». Si une telle posture est compréhensible sur un plan purement patriotique, elle ne va pas sans révéler des graves risques auxquels le parti de John Fru Ndi s’exposerait en boycottant les élections couplées, législatives et municipales de février 2020 ou les régionales. La certitude est que le pouvoir organisera ces élections contre vents et marrées, quand bien même la crise anglophone serait en l’état ou même aurait repris un regain d’intensité. On s’étrangle d’interrogations face à cette sortie de ce parti. Le Sdf aurait-il oublié dans quelles conditions l’Etat du Cameroun a organisé les élections sénatoriales de mars 20018, au plus fort de la crise, sous le crépitement des balles ? John FruNdi et les siens auraient-ils perdu de vue ce qui s’était passé dans le Lebialem surtout et en partant dans toute les deux régions au cours des sénatoriales et par la suite la présidentielle? Pourquoi donc le Chairman avait-il participé à ces deux scrutins sous le crépitement des balles dans les deux régions ? Qu’est-ce qui explique ce revirement ? Qu’importe ce qu’on voudra dire, la certitude est qu’il y aura les élections au jour’dit, avec ou non la participation des partis de l’opposition qui voudront s’abstenir d’y participer. John FruNdi aurait-il oublié les désagréments inoubliables des premières élections multipartistes du Cameroun de 1992 qu’il avait boycottées parce que le Code électoral de l’époque n’était pas en droite ligne avec l’esprit et la lettre de la Tripartite présidée par le Premier ministre Hayatou qui a entamé son voyage pour l’éternité avant-hier du côté de Garoua ? L’autre préoccupation est que si en cette année-là, le vide laissé par son parti avait été occupé péniblement par l’Undpde Bello BoubaMaïgari et l’Upc d’Augustin Frédéric Kodock, cette fois, en février 2020, les partis se bousculent au portillon pour inhumer corps et âme le parti de la balance. Ce boycott à coup sûr, sera du pain béni pourAkéréMuna qui ne demande pas plus pour prendre le leadership, qu’il nourrit il y a belle lurette dans le Noso. Politique conviviale Il ne manque pas de qualités et des moyens de sa politique. Non loin, il y a le Mrc de Maurice Kamto, bien positionné en embuscade pour rafler le maximum de voix. Et ce n’est pas tout, l’ogre Rdpc, bien installé dans les deux régions, avait déjà humilié le Chairman en 2013 quand il avait daigné pour une fois se frotter au scrutin universel, précisément aux sénatoriales, ne demande pas plus pour construire et conforter davantage un fief stable dans les deux régions en conflit, s’il est laissé désert tel que annoncé par le Sdf. Comme on le voit, John FruNdi et les siens viennent de jeter un pavé dans la marre mais qui au finish risque de les éclabousser gravement. En plus, le Sdf serait-il en train de faire un appel de balle au pouvoir dans le sens d’une poursuite de la politique conviviale. Cet acquis est loin d’être facilement atteint avec les autres forces politiques en présence dans la zone à l’exemple de la plateforme d’AkéréMuna, du Mrc ou de Cabrai Libii et ses partisans. John FruNdi peut dès lors rêver d’un coup de pouce du parti dominant qui le prendrait pour allié sûr dans le Noso au cours des prochaines échéances électorales. De ce fait, le parti du Chairman couperait l’herbe sous les pieds des nouveaux partis, particulièrement remuants et insaisissables. C’est clair qu’il vaut mieux avoir pour adversaire celui qu’on connaît le mieux que de parfaits inconnus teigneux, incontrôlables et virevoltants. Pour en arriver là, il faudrait un Accord, une entente, une assise et les deux partis politiques à cette fin. Ce n’est pas une vue de l’esprit car en 2013, le Rdpc avait gracieusement permis au Sdf de gagner les élections sénatoriales à l’Ouest et dans l’Adamoua. Il le fit contre l’Udc à l’Ouest et contre l’Undp dans la région château d’eau. C’est dire toute la compassion qu’éprouverait le Rdpc à l’endroit de son adversaire de toujours qui semble déjà décrocher gravement si on s’en tient aux résultats de la dernière élection présidentielle de 2018. Si d’ici le prochain scrutin, le pouvoir n’a pas fait de son mieux pour régler le différend dans le Noso, tout porte à croire que le scrutin couplé de février 2020 sera le glas définitif du Sdf. Or précisément, cela ne pourra laisser le parti présidentiel indifférent.
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