Boycott : jusqu'où peuvent aller le sdf et le pcrn ?

Les deux partis ont demandé l’un, le report du scrutin et l’autre la prorogation de la date de dépôt des dossiers de candidature et envisagent un boycott des élections au cas où leurs requêtes ne sont pas prises en compte. La position du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (Pcrn) ne sera pas connue avant la décision du Conseil électoral. « Nous continuons à attendre la réponse du Conseil électoral qui a jusqu’au 11 décembre pour statuer sur notre requête. Nous n’avons pas saisi le gouvernement, nous n’attendions donc pas sa réponse. Le Code électoral dans son article 10 alinéa 2 stipule que le Conseil électoral « examine les dossiers de candidature et publie la liste ou les listes définitives des candidats à l’élection présidentielle, aux élections législatives, sénatoriales, régionales et municipales », c’est donc ce conseil qui a qualité de veiller au respect de la loi électorale et non le gouvernement », a déclaré Armand Okol, directeur de cabinet de Cabrai Libii, à la suite de la conférence de presse donnée lundi dernier par les ministres de la Communication et de l’Administration Territoriale . Au cours de cet entretien avec les journalistes, Paul Atanga Nji s’est voulu clair : « il ne s’agit pas d’un jeu d’enfant. Les dispositions légales en la matière sont claires. Elles imposent quinze jours après la convocation du corps électoral à chaque parti politique pour déposer ses listes de candidature. Aucun parti n’est exempt du respect de cette règle. L’on ne peut pas demander une chose et son contraire. L’on ne peut demander aux pouvoirs publics de violer la loi en la matière. Celle-ci s’impose à tous les acteurs électoraux qui devaient travailler en fonction du calendrier électoral, et notamment du fait qu’au bout de deux prorogations, en ce qui concerne les municipales, il allait désormais être difficile de demander une nouvelle prorogation », avait déclaré le ministre de l’Administration Territoriale face aux hommes de médias. Des propos vraisemblablement adressés à Cabrai Libii qui avait demandé 15 jours supplémentaires pour acheminer auprès d’Elecam ses dossiers de candidature ayant rencontré des difficultés. Son parti avait avisé qu’en cas de refus de prolongation des délais, il pourrait s’abstenir de participer aux élections. Depuis la semaine dernière, le Pcrn a introduit une requête écrite auprès du Conseil électoral et attend toujours que celui- ci se prononce sur la recevabilité ou non de sa requête. Si le Conseil électoral ne décide pas avant les 10 jours qu’il a pour étudier les dossiers, ou alors s’il se prononce contre la requête du Pcrn, le parti de Cabrai Libii va d’abord « se concerter avec ses coordinations locales avant de décider s’il va ou pas aux élections », a confié à Défis Actuels, un membre du directoire du Pcrn. Après la sortie du gouvernement qui a réfuté un possible report des élections, la position du Social Democratic Front reste « inchangée » a déclaré Jean Robert Wafo, porte- parole de cette formation politique. Son parti avait déjà annoncé qu’il n’ira pas aux élections si la crise sécuritaire persiste dans le Nord- Ouest et le Sud-Ouest. Répondant à cet argument au cours de leur rencontre du 2 décembre dernier avec la presse, Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale a jugé que « ceux qui évoquent la situation des régions du Nord-Ouest ou du Sud-Ouest pour ne pas aller aux élections, font une fuite en avant. C’est un argument fallacieux qui ne repose sur rien. Si nous allons aux élections, convoquées par le chef d’État, ça veut dire que toute évaluation faite, ces élections sont possibles et peuvent se tenir dans des conditions de sérénité et de tranquillité. » A lire aussi Cameroun - Présidentielle 2018 : Joshua Osih, le candidat du SDF pour le changement « Un boycott sans incidence sur les élections » Même si ces deux formations politiques n’ont pas encore dit sur quel pied elles vont danser au cas où leurs requêtes ne sont pas prises en compte, certains analystes craignent déjà qu’elles suivent le vent de boycott déjà lancé par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun. Un boycott qui « donnera moins d’engouement à ces élections », analyse Patrick Medza, historien des élections au Cameroun. Même si le SDF et le Pcrn suivent les pas du MRC, il y aura élection, tranche le politologue Stéphane Zanga. Selon lui, « Le SDf et le Pcrn ne sont pas les seules formations politiques de l’opposition. Le Pcrn de Cabarl Libii est à sa première participation aux élections locales, son poids politique reste à démontrer. Il a au contraire intérêt à y prendre part pour continuer à exister politiquement. Le SDF est quant à lui en agonie, son résultat lors du dernier est une parfaite illustration et son fief électoral du Nord-Ouest et Sud- Ouest est en crise. Le boycott de ces deux partis politiques n’aura donc pas un très grand impact sur la qualité du scrutin. En revanche, grâce à ces défections, nous risquons de noter une montée en puissance de certaines formations politiques qui jusqu’ici n’étaient pas connues du grand public ». conclut-il.


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