Les lendemains du grand dialogue national marqués par de violents et meurtriers affrontements entre l’armée et les séparatistes, mais également par des règlements de compte entre sécessionnistes. Depuis quelques jours, on assiste à la recrudescence des assassinats et des tirs nourris dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Au regard de cela, l’on serait tenté de dire que la tenue du grand dialogue national (Gdn) du 30 septembre au 04 octobre 2019 à Yaoundé n’a pas apaisé la crise. Pour preuve, dimanche dernier, un élément des forces de maintien de l’ordre (Fmo) a été assassiné dans la région du Nord-Ouest. La tête décapitée de l’officier de police de premier grade Nwana Paul Vawahat, en service au commissariat de sécurité publique du 2e arrondissement de la ville de Bamenda, a fait le tour des réseaux sociaux. D’après une source sécuritaire, aux environs de 17h, deux individus à bord d'une moto, roulant à vive allure ont lancé un sac de marché au «Carrefour Ngeng» à Bamenda. «Une fois sur les pavés, le sac a révélé son contenu. Il s’agissait d’une tête humaine dépourvue d’yeux et accompagnée d’une carte nationale d’identité qui appartiendrait à la victime. La tête a été identifiée par les passants et les policiers arrivés sur les lieux. Cet agent, originaire de l'arrondissement de Balikumbat, département du Ngoketunjia était très connu dans la ville, pour y avoir servi depuis 2013», renseigne notre source. Trois semaines avant cet assassinat, il y a eu celui de la gardienne principale des prisons Florence Ndzekor Ayafor qui avait suscité une vague d’indignation le 29 septembre dernier. A côté de ces crimes perpétrés contre les Fmo, un autre informateur fait savoir qu’on assiste également à des règlements de compte entre séparatistes. Le 17 du mois en cours, le corps sans vie du sécessionniste repenti Polycarpe Bah Ikom a été retrouvé à Zongokwo, non loin de son domicile. L’originaire de l’arrondissement de Wum dans la région du Nord-Ouest aurait été assassiné par ses anciens compères. Le portail des camerounais de Belgique. La raison de ce meurtre serait l’annonce faite par ce dernier, 24h plutôt au cours de la cérémonie d’installation du nouveau préfet de la Menchum. Il avait émis le désir d’intégrer le Comité national de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (Cnddr). Sur le théâtre des opérations, les fauteurs de troubles sont activement recherchés. Une tâche pas facile puisque les séparatistes à qui ces crimes sont attribués mènent aussi une guerre contre les Fmo. Dans la nuit de dimanche 20 octobre, à en croire une source sécuritaire, il y a eu des tirs nourris entre l’armée et des séparatistes. Les forces de défense ont neutralisé plusieurs assaillants et détruit un camp de sécessionnistes basé à Ashum, département de Manyu, région du Sud-Ouest. Toujours dans la région du Sud-Ouest, le 14 octobre dernier, six ouvriers de la Cameroon Developement Corporation (Cdc) ont été agressés autour de 22h alors qu’ils se trouvaient encore dans les plantations. Selon le directeur général de la Cdc, les agresseurs ont pris d’assaut le Camp six, situé sur l’axe Tiko- Douala. Au terme de l’attaque, ils ont infligé des sévices corporels aux employés et ont enlevé deux surveillants et deux chefs. D’après des ressortissants des régions en crise, cette recrudescence de violence est une réponse au mécontentement des séparatistes suites aux résolutions prises lors du Gdn.
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