[NOSO]les séparatistes imposent 10 jours de ville morte à Manfé

Aucune justification n’a été avancée par ces derniers qui ont déjà abattu un transporteur pour avoir violé ce mot d’ordre. Depuis le 5 avril dernier, la ville de Mamfé, chef-lieu du département de la Manyu, région du Sud-Ouest est paralysée. C’est à la suite du lancement d’un mot d’ordre de 10 jours de ville morte imposés dans la ville par des combattants séparatistes. D’après des sources concordantes, un chauffeur de transport en commun a été tué lundi dernier pour avoir enfreint cette décision de ville morte appelée « Lockdown » en anglais. Aucune raison n’a été avancée pour justifier cette nouvelle action de désobéissance civile qui intervient après quelques mois de pleine activité dans cette ville. Pendant le « Lockdown », faut-il le rappeler, il n’y a pas d’activité, pas de circulation. Les habitants sont appelés à rester chez eux par les groupes armés nés de la crise qui secoue depuis près de cinq ans le Nord-ouest et le Sud-ouest. Pour veiller à ce que ce « Lockdown » soit respecté les groupes armés s’attaquent à ceux qui ouvrent les commerces. Des coups de feu retentissent souvent et l’armée est déployée sur le terrain pour se lancer aux trousses des hommes armés. Une situation combattue par les autorités qui tentent tant bien que mal de convaincre les commerçants à ouvrir leurs commerces à leurs risques et périls. Mais c’est surtout l’économie des deux régions qui a pris un sérieux coup depuis le début la crise. Le Groupement inter patronal du Cameroun (GICAM), indiquait dans un rapport publié en novembre 2019 que la crise anglophone avait déjà fait perdre près de 1000 milliards de FCFA à l’économie en trois ans. Le GICAM avait fait état de 159 jours de «villes mortes» dans le Sud-Ouest, et 141 dans le Nord-Ouest en 2017 et 2018. Ce qui équivaut respectivement à 30,6% et 27,1% du total de jours ouvrés de ces années, ainsi que des pertes occasionnées représentant entre 20% et 30% du volume d’activités global.