L’autorité administrative reproche à ces derniers de ne plus dispenser les cours.
La décision a été prise la semaine dernière. De sources crédibles, le préfet du Bui, Gilbert Menyong, a suspendu les salaires de plusieurs enseignants du secondaire dont les établissements sont fermés depuis des années, en raison de la crise anglophone et des attaques séparatistes. C’est le cas du lycée bilingue de Kikaikom Kumbo, devenu depuis des années, selon les mêmes sources, le quartier général des Bui Unity Warriors, un groupe séparatiste opérant à Kumbo et dans ses environs.
Mais à la faveur d’un retour précaire à la normale, certains établissements ont rouvert. Mais des enseignants peinent à reprendre les cours à cause de l’insécurité. Une raison rejetée par le préfet du Bui qui accuse ces enseignants de profiter de la crise anglophone pour ne pas dispenser les cours. Problème, apprend-on, certains enseignants suspendus paient 50.000 FCFA auprès des autorités pour lever leur suspension.
Une manœuvre qui courrouce les enseignants et qui risque de saper les efforts de retour à l’école à Kumbo. Plus grave, leurs collègues menacent par solidarité de ne plus enseigner dans les prochains jours si les salaires suspendus ne sont pas rétablis. La décision préfectorale intervient deux mois après que le délégué régional du Nord-Ouest pour les enseignements secondaires, Ngwang Roland Yuven, a mis en garde contre l’absentéisme des enseignants de la région.