L’armée camerounaise est accusée de meurtre de civil dans la région du Nord-Ouest en proie à la crise anglophone. Dans un nouveau rapport publié ce jeudi, l’ONG Human Rights Watch accuse les forces gouvernementales de tueries dans la région du Nord-Ouest en décembre 2021. Parmi les victimes figure trois enfants, deux femmes et un homme plus âgé, a précisé HRW. «Les forces de sécurité camerounaises ont de nouveau fait preuve de mépris pour la vie humaine lors de leurs récentes opérations dans la région du Nord-Ouest», a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse principale sur l’Afrique à Human Rights Watch. «Les meurtres de civils, y compris d’enfants, sont des crimes graves qui doivent faire l’objet d’enquêtes crédibles et indépendantes, et les responsables doivent rendre des comptes», a-t-elle poursuivi. Le 8 décembre 2021, en réponse à une attaque contre un convoi militaire par des combattants séparatistes armés, des soldats ont tué deux adolescents, âgés de 16 et 17 ans, et un homme de 70 ans, et incendié au moins 35 maisons privées et magasins le long Mbengwi Road à Bamenda, la capitale de la région du Nord-Ouest, a rapporté l’Human Rights Watch assurant se baser sur des témoignages des porches des victimes et des images satellitaires. « Le 10 décembre, des soldats du Bataillon d’intervention rapide d’élite (Bataillon d’intervention rapide, BIR) ont fouillé de porte en porte le village de Chomba, à environ 10 kilomètres de Bamenda dans une zone tenue par les séparatistes. Les soldats ont rassemblé environ 80 habitants sur la place du village, les ont accusés d’héberger des combattants séparatistes et les ont menacés de mort. Les soldats ont fait disparaître de force quatre villageois, dont deux femmes, au cours du raid. Ils ont été retrouvés morts le 29 décembre, apparemment blessés par balle à la tête« , narre-t-il. Le 22 décembre, des soldats ont tué par balle une fillette de 3 ans et blessé une fille de 17 ans dans le quartier Ngomgham de Bamenda, à la suite d’une attaque présumée plus tôt dans la journée par des combattants séparatistes armés. L’organisation dit avoir partagé le 21 janvier ses conclusions avec le porte-parole de l’armée, le colonel Cyrille Serge Atonfack Guemo, demandant des réponses à des questions spécifiques. C’est une accusation de plus contre les forces gouvernementales qui combattent les séparatistes anglophones dans les régions en proie à la crise depuis plusieurs années. Des organisations de défense des droits humains et la classe politique multiplient des appels pour une résolution pacifique du conflit.
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