A côté des photographies qui font état d’un élément de la gendarmerie allié aux Amba boys, Human Rights Watch met en cause les comités de vigilance de recruter des mineurs. Des affirmations toutes rejetées par le chef de division de la communication du ministère de la Défense. Le week-end dernier a été particulièrement ingénieux pour les détracteurs des forces de défense et de sécurité. En effet, à en croire le chef de division de la communication (Divcom) du ministère de la défense (Mindef), le capitaine de frégate Cyrille Atonfack Guemo, deux photographies rapprochées postées sur les réseaux sociaux ont laissé croire qu’un gendarme serait en service dans les unités opérationnelles de la gendarmerie nationale le jour et «Amba boy» la nuit. Il n’en n’est rien du tout, fait savoir le capitaine de frégate Atonfack. «La gendarmerie nationale dément formellement ces allégations grotesques, dénuées de tout fondement.» La photographie dont «il est question date de 2015. Elle a été réalisée à Libongo, Region de l’Est, de retour d’une opération de battue engagée contre des braconniers qui décimaient les éléphants dans la réserve de la Lobeke. Aggrandie, la photographie en question laisse clairement apparaître un véhicule de service à l’arrière de nos valeureux pandores. Le ministère de la Défense condamne fermement ce montage photographique éhonté qui participe certainement d’une machination ourdie par des esprits vicieux et mal intentionnés, contempteurs de la République le jour, complices de terroristes la nuit.» Pour le Divcom, il s’agit une fois de plus d’une tentative de déstabilisation des forces de défense du Cameroun. Exactement comme les allégations contenues dans le dernier rapport de l’organisation non gouvernementale (Ong) Human Rights Watch. Dans cette revue, cet organisme pointe un doigt accusateur sur le comité de vigilance, une organisation visant à lutter contre l’insécurité dans les zones de conflits. Selon l’Ong, le comité de vigilance compte dans ses rangs des enfants mineurs. Une affirmation démentie par le chef de division de la communication au Mindef. Cyrille Serge Atonfack pense en effet que le but de l’Ong est de ternir l’image du Cameroun. «L’ennemi ne dort jamais! Concernant le Cameroun, chaque jour qui passe conforte la véracité de cette sagesse populaire.» Cheval de Troie Et il ne manque pas d’asséner des coups: «Cette fois encore, l’attaque nous vient d’une prétendue organisation non-gouvernementale, pourtant largement arrosée de capitaux par des puissances étrangères dont elle est devenue le cheval de Troie humanitaire. Toujours fidèle à sa logique de démolition de l’image du Cameroun, et usant de ses canaux habituels d’intoxication de l’opinion, Human Rights Watch, ce véritable porte-flambeau du mercenariat droits-de-l’hommiste, s’en prend à présent aux comités de vigilance, présumés recruter des enfants mineurs dans leurs rangs. A ce sujet, il convient de préciser que les comités de vigilance sont des initiatives citoyennes propres à chaque communauté villageoise. Ils sont constitués de volontaires bénévoles qui consacrent une partie de leur temps à la surveillance de leur terroir», explique le capitaine de frégate Atonfack. Les comités de vigilance ne reçoivent ni formation, ni armement de la part des pouvoirs publics. A l’instar de tous les autres citoyens, les membres des comités de vigilance sont des personnes majeures astreintes au respect des lois et règlements sur la fabrication, la détention et le port d’armes à feu. Par ailleurs, l’affichage sur la place publique de la liste des membres des comités de vigilance n’est ni permis à l’armée, ni d’aucune utilité pour ses opérations. «Par contre, si la tenue par Human Rights Watch, de la liste nominative des milliers de comités de vigilance que compte le pays n’est déjà pas un acte de pur espionnage, déceler la présence du seul enfant enrôlé parmi des dizaines de milliers de personnes que totalisent lesdits comités relève tout simplement de la prestidigitation», assène-t-il. Non sans ajouter: «Mais l’objectif de cette autre estocade de Human Rights Watch, réside ailleurs que dans la défense des enfants mineurs. Plutôt, la fumisterie consiste dans un premier temps, en l’usage d’un pseudo-parallélisme factuel, dans l’optique de recouvrir d’un vernis de légitimité, la violation par les terroristes des droits des enfants transformés soit en combattants, soit en bombes humaines. Ce phénomène est plus connu sous le terme d’enfants-kamikazes. L’armée camerounaise n’y recourt pas», dit encore ferme, Cyrille Serge Atonfack. L’annonce de Human Rights Watch est survenue quelques heures après l’interpellation des présumés assassins de la gardienne des prisons Florence Ayafor. Une coïncidence troublante.
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