Depuis quelques mois déjà, les séparatistes procèdent à une série d’embuscades meurtrières contre l’armée. C’est dans cette lancée que l’Etat – Major veut alors changer de tactique. Mois de septembre 2021 sombre pour l’armée camerounaise dans la guerre qu’elle mène contre les séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. En effet, ces trois dernières semaines, au moins quinze soldats de l’armée régulière sont tombés dans des pièges tendus par la rébellion. C’est ainsi que le 16 septembre 2021, deux véhicules blindés ont ainsi sauté sur des explosifs dissimulés par des miliciens, avant d’être pris pour cible au lance-roquette anti-char. Cette attaque à l’arme lourde s’est passée dans le département du Ngo-Ketunjia, à plus de 200 kilomètres à l’est de Bamenda, le chef-lieu de la région du nord-ouest. Une semaine avant, une attaque similaire s’était déjà déroulée dans le département du Bui. Joseph Beti Assomo, le ministre de la Défense, qui le 22 septembre 2021, s’est rendu à Bamenda, a regretté le « matériel de plus en plus sophistiqué » des indépendantistes, et dénoncé un « appui humain et matériel extérieur ». Les séparatistes opèrent en effet de plus en plus depuis le Nigeria. L’Ambazonian Governing Council Selon nos confrères de Afrique Intelligence, la région frontalière du Biafra, elle aussi secouée par des revendications sécessionnistes depuis les années 1960, connaît depuis quelques années un regain des opérations armées, sous l’influence de l’Indigenous People of Biafra (Ipob), dirigé par Nnamdi Kanu. Ce dernier est en prison depuis juin dernier, mais les services de sécurité camerounais et nigérians s’alarment d’un possible rapprochement de l’Ipob avec l’Ambazonian Governing Council, l’un des principaux mouvements séparatistes anglophones dirigé depuis la Norvège par Cho Ayaba. Pour cela, l’armée camerounaise tente d’adopter une posture davantage très offensive. Déjà, quelques jours après les attaques de Bamenda, l’armée déployait chars et hélicoptère à la recherche du chef rebelle local, qui répond au pseudo de No Pity. Quant au puissant Bataillon d’intervention rapide (BIR), garde prétorienne du président Paul Biya, il est de plus en plus sollicité. De l’avis de plusieurs observateurs, le déploiement en question va se heurter à la réalité du terrain, dans un environnement où les embuscades se multiplient. BIR En effet, le BIR ne dispose que de trois bases, à Limbé dans le sud-ouest, ainsi qu’à Kumbo et Bamenda dans le nord-ouest. Quant à l’armée, elle ne possède qu’une seule base pour les deux régions, à Bamenda. L’autre obstacle à la montée en intensité du conflit risque d’être budgétaire. Les opérations de l’armée, déjà sollicitée dans l’extrême-nord face à l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), grèvent toujours plus le budget de l’Etat. Les entreprises publiques, par ailleurs frappées par la crise économique, sont aussi à la peine. « Chaque année, celles-ci paient des « interventions directes », des redevances destinées à des administrations, dont le ministère de la défense. Constantes depuis le début du conflit, elles sont en hausse. Ainsi, selon un rapport de l’Initiative de transparence des industries extractives (ITIE) sorti en juin 2021, la Société nationale des hydrocarbures (SNH) avait versé, en 2018, 131 milliards de francs CFA pour le BIR (200 millions d’euros), et 43 milliards de francs CFA (65 millions d’euros) pour le ministère de la défense », ajoute le journal français.
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