Un enseignant en justice pour avoir puplié ses ébats sexuels sur la toile

Une vidéo à caractère pornographique circule sur les réseaux sociaux depuis le 09 mars 2020. Celle-ci met en scène un jeune homme et une jeune dame dans des ébats sexuels très animés par des propos du jeune homme. Ce dernier, Florent Thibaut Amougou Nguélé, se présentant comme «un ewondo de Mbalmayo», ne cache pas son plaisir de «goûter une bonne Gbaya de Meiganga». Visiblement surexcité, le tourtereau prononce un ensemble de paroles dans un jargon vulgaire, qui laisse d’ailleurs penser à une expédition punitive ou une campagne de dénigrement contre la communauté Gbaya, «les bonnes filles du Nord» et les «Alhadji du Nord (qui) veulent manger seul». Ou s’agit-il simplement d’un état de transes au moment où il «découvre» sa partenaire, tant il est «en train de goûter ça». L’aventure sexuelle n’aurait jamais été connue du grand public, si elle n’avait pas été filmée et publiée par Florent Thibaut Amougou Nguélé. L’inacceptable, à en croire des autorités et forces vives de Meiganga, c’est qu’il s’agit d’un enseignant en service au Cetic de Kombo-Laka. En sus, cette vidéo tournée le 08 mars 2020 à Meiganga, journée internationale de la Femme, n’aurait peut-être pas heurtée les sensibilités si les propos tenus exclusivement par le jeune homme n’étaient à caractère tribaliste et discriminatoire. D’emblée, c’est la jeune dame sur la vidéo, Bernadette Aminatou, 23 ans environ, qui est elle-même en état de choc. Suffisant donc pour que sa famille porte plainte pour «outrage aux mœurs et publications obscènes», des infractions respectivement punies par le code pénal camerounais dans ses articles 264 et 265. « En tant qu’être humain, cet enseignant a fait la connaissance de la jeune fille. Ils ont commencé à vivre leur relation, sans que cela ne fasse de bruits. Mais le 08 mars dernier, ils se sont retrouvés dans un bistrot de la ville de Meiganga. Ils y ont bu en toute convivialité et sont allés dans une chambre d’emprunt, d’une amie d’Aminatou. De fait Amougou avait l’habitude de dormir dans la chambre de sa copine, sauf que ce logis était indisponible. Naturellement donc, ils ont commencé à s’amuser comme homme et femme. Mais le 09 mars, vers 13 h, Aminatou a reçu des coups de fil de sa famille et même de ses amis, notamment un de ses oncles, /’informant l’avoir vue sur les réseaux sociaux dans une posture immorale. N’ayant pas un téléphone androïde, lorsqu’elle découvre la fameuse vidéo, elle tombe en syncope. En fait, sans se douter de rien, elle s’est rendue compte que son partenaire l’avait filmée en pleins ébats et publié sur les réseaux sociaux. Le lendemain, 10 mars, elle a déposé une plainte à la compagnie de gendarmerie de Meiganga», relate une source. Vers une révocation ? La ligne de défense des porte-voix Gbaya, est toute simple. « Il s’agit non seulement des actes obscènes, mais les déclarations de cet enseignant sont injurieuses. D’ailleurs, le lamido de Meiganga a clairement marqué sa désapprobation, tout comme la communauté Gbaya en général. Evidemment, l’argument valu est qu’il se serait agi de simples rapports sexuels qu’on aurait quelque peu trouvé cela normal. Mais de là à tenir des propos insultants et stigmatisants contre une tribu, ce n’est pas tolérable», confie un proche du lamido de Meiganga. Au niveau du tribunal de première instance de Meiganga, des éléments supplémentaires sont attendus pour mieux identifier Florent Thibaut Amougou Nguélé. L’enseignant n’aura pas déferré à la convocation à lui adressée, d’où l’hypothèse d’une fuite. Et certains habitants de Meiganga, de pointer à priori du doigt la commandante de compagnie de gendarmerie d’avoir facilité cette fugue : tout le contraire de l’intègre et légale procédure engagée par la brave dame. En tout cas, la justice se réserve le droit de lancer un mandat d’arrêt contre l’intéressé. Mais d’après quelques indiscrétions à la compagnie de gendarmerie de Meiganga, le directeur du Cetic de Kombo-Laka, ie sieur Oussoumanou, a été auditionné, faute d’avoir l’enseignant mis en cause. Il en ressort que Florent Thibaut Amougou Nguélé, qui n’a pas souhaité s’exprimer sur l’affaire tout en reconnaissant qu’elle lui a déjà fait beaucoup de mal, est particulièrement absentéiste à son poste. La scabreuse histoire déjà soumise au préfet du Mbéré, Nouhou Bello, fait par ailleurs l’objet d’une enquête administrative sur l’enseignant en question. Et dire que ce ne sont pas seules les autorités et les Gbaya qui s’en indignent, les femmes spécialement crient justice à l’endroit de leur congénère si «publiquement» dévoyée.


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