Le centre ville de douala dans le noir

« Nous avons des coupures quasiment tous les jours. Parfois, ça conditionne notre façon de travailler. Un dossier qui doit être par exemple traité sur place, le responsable est obligé d’aller dans un cybercafé, avec les risques que cela comporte sur la confidentialité et même la sécurité », s’est plaint un chef de projet installé au centre ville. En effet, le centre ville de Douala et divers quartiers continuent à vivre dans le noir. Des coupures intempestives de courant électrique persistent obligeant ainsi le peuple à prendre des mesures. Par exemple, Eric K., responsable commercial dans une entreprise à Bonanjo, évite désormais l’ascenseur de l’immeuble dans lequel son employeur a ses bureaux. En effet, une coupure de courant y avait bloqué un de ses collègues, pour près de 40 minutes d’angoisse dans le noir. « Je préfère prendre les escaliers. Nous ne sommes qu’au deuxième étage », explique Eric, un dossier sous le bras. Beaucoup de ses collègues le suivent dans ce choix. À Bonanjo, et dans une bonne partie d’Akwa (la zone de l’ancien cinéma Le Wouri notamment), les bruites des groupes électrogènes prouvaient encore une absence d’électricité. Si les chefs d’entreprise maugréent sur les coûts supplémentaires induits par cette solution, certains employés soulèvent d’autres inconvénients. « Quand le groupe est mis en marche, on nous demande d’arrêter la climatisation, alors que nous avons de nombreuses machines dans ce bureau. Au final, nous sommes incommodés par la chaleur », relève un cadre en service dans une société portuaire. Félix D., un autre cadre explique : « Alors que j’étais rendu à la moitié de ma tâche, la lumière est partie du quartier aussi. Et j’ai remarqué que quasiment chaque soir autour de 20h, le courant part ». Dans d’autres zones, les habitants s’organisent en solidarité afin de tirer leur propre ligne. A Eneo, diverses raisons sont avancées pour expliquer cette recrudescence de coupures. Des tensions de trésorerie, dues à des impayés, la rareté des poteaux bois pour les dépannages. Ils auraient donc saisi le Minfof, qui a donné son accord de principe pour l’exploitation durable de certaines réserves d’eucalyptus à l’Ouest. Le temps de trouver des solutions définitives, l’entreprise déploie une stratégie qui consiste à réintroduire les poteaux en béton et métalliques aux côtés des poteaux bois.


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