Il se fait escroquer 2 millions pour l'achat d'un concours

Un militaire accuse son ami d’avoir fait miroiter à son épouse l’entrée à l’Ecole normale supérieure de Yaoundé. Détenu à la prison centrale de Yaoundé, le mis en cause nie les faits qui lui sont reprochés. Amis hier et ennemis aujourd’hui, Hervé Lobe Sumembong, maréchal de logis chef en service dans la région de l’Extrême Nord, et Ghislain Joseph Fouda. ancien employé d’Express union, ne s’entendent plus. Ils se livrent une bataille judiciaire devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif où le gendarme accuse son ancien ami des infractions d’escroquerie et abus de confiance. Le mis en cause, qui est détenu à la prison centrale de Yaoundé Kondengui, plaide non coupable. Les débats ont été ouverts dans cette affaire le 5 février 2021. Hervé Lobe Sumembong, le plaignant, a déclaré qu’en 2016, il était en service dans une localité du Haut Nyong dans la région de l’Est, quand il a fait la connaissance de Ghislain Joseph Fouda. qui à cette époque, occupait le poste de chef d’agence Express union, seule structure de transfert d’argent dans cette zone enclavée. Les deux hommes se sont liés d’amitié, et la confiance s’est installée entre eux. ‘ En 2018, relate l’homme en tenue, Ghislain Joseph Fouda lui a rendu visite et a trouvé que son épouse était en déplacement à Yaoundé pour la constitution des dossiers des concours d’entrée aux Ecoles normales supérieures de Maroua et Bambili. «Il m’a dit que son frère bénéficie de dix places chaque année pour l’admission des candidats au concours de l’Ecole normale supérieure de Yaoundé. Compte tenu de notre amitié, il m’a demandé de lui remettre la somme de 2,5 millions de francs et m’a rassuré que ma conjointe allait être admise à ce concours. Je lui ai proposé d’ouvrir un compte dans son agence dans lequel on devrait loger cet argent, mais il s’est opposé», a-t-il déclaré. Promesse non tenue Le 1er août 2019, Hervé Lobe Sumembong dit avoir remis la somme de 1 million de francs à son ami et ce dernier lui a fait signer un bordereau Express union d’envoi de fonds au profit d’un certain Sébastian Dansou Asojda. Le même jour, poursuit le plaignant, Ghislain Joseph Fouda a retiré la somme de 500 mille francs dans le compte bancaire du gendarme logé dans l’agence qu’il dirigeait. L’homme en tenue soutient en outre que son ami multipliait des opérations de retrait d’argent dans ledit compte à son insu. Il affirme avoir remis au mis en cause la somme totale de deux millions de francs. Tout se passait bien jusqu’au jour de la proclamation des résultats du concours en question, lorsque la copine du gendarme a cherché en vain son nom parmi les admis. Déçu, Hervé Lobe Sumembong a exigé à son ami la restitution des fonds au centre du procès puisque que Sébastian Dansou Asojda était devenu injoignable. Ghislain Joseph Fouda s’est alors proposé de jouer le rôle d’intermédiaire entre le plaignant et son frère en promettant de rembourser les fonds querellés. Mais jusqu’à ce jour, ce dernier n’a jamais tenu sa promesse. Pour sa défense, Ghislain Joseph Fouda a déclaré que c’est Hervé Lobe Sumembong qui s’est plutôt rapproché de lui pour solliciter son aide afin de faciliter l’entrée de sa compagne à l’Ecole normale supérieure de Yaoundé. Il dit avoir esquivé la proposition à plusieurs reprises, mais que ce dernier a persisté. C’est ainsi qu’il a mis le plaignant en contact avec Sébastian Dansou Asojda, son ancien camarade de classe, et les deux hommes ont convenu du prix d’achat du concours. Il déclare avoir proposé au plaignant d’envoyer l’argent par le biais d’Express union pour plus de traçabilité. «Je n’ai pas touché à cet argent. J’ai juste fait la commission. Je reconnais avoir envoyé la somme 1,5 million de francs à mon camarade, pas plus. J’ai retiré l’argent dans le compte du gendarme avec son aval parce que je ne connaissais pas son code» a-t-il confié. L’affaire a été renvoyée au 5 mars 2021 pour les réquisitions du ministère public. Le soldat du Bataillon d’intervention rapide est en jugement pour avoir hébergé et facilité la fuite de deux personnes impliquées dans un coup de vol perpétré au domicile de leur ancien employeur. Ce dernier et son témoin ont donné leur version des faits au centre du procès.


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