Douala : les avocats tabassés par la police dans un palais de justice

Ils s’opposaient à la mise en détention à la prison centrale de Douala de deux de leurs confrères accusés d’outrage à magistrat, tentative de corruption et escroquerie. Des avocats gazés et tabassés par des policiers dans la salle d’audience du Tribunal de première instance (TPI) de Douala Bonanjo. La scène à peine inimaginable se déroule dans la soirée du 10 novembre 2020. Sur les images qui font le tour des réseaux, des policiers font usage du gaz lacrymogène et des matraques pour disperser de la salle d’audience des avocats qui s’y opposent. En cause, une décision du juge ordonnant le placement en détention de deux avocats à la prison centrale de Douala. Ils sont accusés d’outrage à magistrat, tentative de corruption et escroquerie. D’après des témoignages, ils ont été constitués dans une affaire pour la défense d’un client qui risquait une peine d’emprisonnement lourde. Ce dernier leur aurait 3 millions de FCFA pour négocier avec la juge pour une condamnation souple. Mais il est finalement condamné à 18 mois de prison ferme et aux dommages et intérêts de 65 millions de FCFA. Les proches du prévenu réclament alors le remboursement de leur sous à leurs conseils qui accusent la juge d’avoir perçu l’argent sans réduire la peine. Les deux avocats sont placés en détention provisoire à la prison centrale de Douala. Ils comparaissaient le 10 novembre 2020 au TPI de Douala Bonanjo. A l’occasion, plus de 80 avocats se sont mobilisés pour solliciter la mise en liberté provisoire de leurs deux confrères. D’après des avocats, les débats ont été houleux entre la défense et le parquet et le juge chargé du dossier l’a mis en délibéré sur la demande de mise en liberté pour l’audience du 25 Novembre 2020. Une décision rejetée par les avocats qui s’attendaient à une décision sur le siège ou tout au plus à un délibéré à bref délai. Les voix se sont élevées, le juge a suspendu l’audience. Les gendarmes et policiers présents en nombre impressionnant au tribunal ont fait irruption dans la salle d’audience pour tabasser les avocats énervés afin de les disperser.


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