Douala : le marché sandaga dans l'étau des agressions

Le 1er mars dernier, les braqueurs qui auraient promis de revenir ont emporté plusieurs millions Fcfa et de nombreux téléphones portables. Un calme précaire règne au marché Sandaga à Douala le lundi, 02 mars 2020. L’espace marchand spécialisé dans la vente des vivres frais grouille de monde. Commerçants et acheteurs font de bonnes affaires, avec, encore gravé dans leurs têtes, les tristes évènements survenus dans la nuit de samedi à dimanche, 1er mars dernier. Dimanche matin, aux environs de 4n, uv ». merçants et clients présents ont été pris à partie par des jeunes armés de couteaux, de machettes et de gourdins entre autres, apprend-on. « Les clients et les commerçants ont été dépossédés de leurs biens par une bande d’individus non identifiés. Le bilan matérièl est évalué à plus de 43 millions Fcfa et près de 420 téléphones portables emportés par les agresseurs », confie le président de l’Association des commerçants du marché Sandaga, Jean Gédéon Mengue. D’après ce dernier, ce vol est la conséquence de ce qu’on appelle vulgairement le phénomène de «retour». « Ces jeunes sont venus se venger. Il y a une semaine, deux malfaiteurs se faisant passer pour des porteurs ont été surpris en flagrant délit de vol, puis roués de coups par la foule. A la suite de cette justice populaire, l’un d’eux a perdu la vie. Et c’est en guise de représailles qu’ils ont effectué la descente punitive d’hier (dimanche) », explique Jean Gédéon Mengue. Au marché Sandaga 24h après le braquage, plusieurs clients sont encore sous le choc. «J’ai été choquée quand les malfrats ont fait usage de couteaux et de machettes mur me fccer à donner mon téléphone et mon porte-monnaie contenant ma ration mensuelle », s’indigne Adeline, une victime. Objectifs non atteints Selon les témoignages de nombreuses autres victimes, l’agression de 4h était la deuxième survenue cette même nuit là. «Ils ont effectué une première descente vers 20h en s’en prenant aux agents de sécurité à qui, ils ont fait la promesse d’ôter la vie. Ils soutiennent que les vigiles ne les laissent faire leur travail», fait savoir une victime. Plusieurs vigiles ont eu de la chance le jour de l’agression. Ceux qui ont été blessés ont été conduits à l’hôpital où ils suivent des soins. A notre passage le 2 mars, une source a indiqué que trois autres étaient à la direction régionale de la Police judiciaire pour le Littoral pour besoin d’enquête. Là-bas, les commerçants mécontents, accusent les forces de maintien de l’ordre de ne pas assurer leur sécurité, malgré leurs multiples plaintes. Pourtant, ledit marché est situé à une dizaine de mètres d’une brigade de gendarmerie. « Après l’agression de 4h, un homme en civil a débarqué et a affirmé être le commandant de la brigade de recherches, ses éléments et lui ne sont pas entrés dans le marché. Ils sont repartis 30 minutes plus tard », s’offusque Armand, commerçant. Suite aux agressions répétées dans ce marché, le président de l’Association des commerçants dit avoir adressé plusieurs plaintes et correspondances aux forces de maintien de l’ordre et aux forces de sécurité. Sans suite. Face à cet abandon, les commerçants ont mis sur pied un comité de vigilance constitué des volontaires et d’anciennes victimes de braquage, pour assurer la sécurité dans tout le marché. Mais, la peur demeure. « Nous exhortons la population à plus de vigilance car ces hors la loi ont promis de revenir, sous prétexte que leurs objectifs n’ont pas encore été atteints », prévient Jean Gédéon Mengue


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