Depuis plusieurs mois, les populations de la ville vivent au rythme des malfrats. La ville de Bertoua est depuis plus de deux mois sous l’emprise des bandits de grand chemin. Il ne se passe plus un jour sans qu’un cas de viol, cambriolage, agression, braquage, ou assassinat ne soit signalé dans un commissariat de la ville de Bertoua. Dans la nuit du 20 au 21 juillet 2019 cinq cas de cambriolages (trois au quartier Nkolbikon derrière l’antenne Crtv, un au quartier haoussa et un au quartier tidamba) ont été enregistrés. Une victime au quartier Nkolbikon témoigne : « Ils ont cisaillé les antivols et on prit le téléviseur, une bouteille de gaz, un smartphone, un ordinateur portable et des bijoux après-qu’ils m’ont tenu au respect avec mes enfants ». Le 18 juillet dernier c’est le jeune bachelier Donald Matjob qui a été assassiné devant les bâtiments de l’Eniet de Bertoua. Quatre jours avant Gildas Ekelle avait subi le même sort au quartier Enia, un veilleur de nuit a été égorgé au quartier Yadémé non loin de la légion de gendarmerie de l’Est : « En réalité, nous vivons dans la peur, ces bandits frappent à tout moment et on ne sait plus à quel saint se vouer », laisse entendre Yves Baudelaire Mekok un riverain du quartier Ekombitié. Et à Kamdem Jérôme commerçant au marché central et habitant du quartier Mornou d’ajouter : « La ville est devenu un far West , les bandits se promènent et posent des actes nuisibles en toute quiétude et au grand mépris des forces de l’ordre ». Pour rassurer les populations, les patrouilles de police sillonnent les rues de la ville et des quartiers, mais l’on s’interroge sur l’efficacité de ces dernières quant à leur action sur le terrain. Un officier supérieur de la police qui n’a pas reçu l’ordre de sa hiérarchie nous déclare sous anonymat : « C’est vrai qu’il y a une recrudescence de l’insécurité dans la ville de Bertoua, mais plusieurs éléments peuvent justifier cette recrudescence : d’abord la ville n’est pas électrifiée, il y a de la broussaille qui sert de nid aux bandits. En plus il y a le phénomène des centrafricains, ils partent timidement mais certains ont des familles installées ici et très souvent ils sont cités dans les cas de braquages ». Le policier en fustigeant certains milieux de distraction des jeunes en cette période de vacances ajoute : « Bertoua n’a pas de structure de loisirs et du coup les enfants se retrouvent dans les salles de jeux, à la gare routière il y a le phénomène des enfants de la rue et c’est dans ces milieux que se recrutent les malfrats ». Le manque d’encadrement social constitue aussi un élément non négligeable qu’il faut prendre en compte
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