Manuels scolaires : le prix d'impression locale du livre divise d'imprimeurs et éditeurs
Les imprimeurs proposent 70% du prix du manuel scolaire alors que le départage conventionnel ne dépasse pas 20% du prix d’achat du livre. Ils n’ont pas pu s’accorder sur le prix d’impression à appliquer à chaque manuel, au terme de la réunion convoquée le 1er avril dernier par le Conseil national d’agrément des manuels scolaires et des matériels didactiques (Cnamsmd). Imprimeurs et éditeurs s’étripent sur la mise en œuvre de l’instruction du 20 décembre 2020 du Premier ministre, portant concession aux imprimeurs locaux de 50% des parts du marché du manuel scolaire. D’après Joseph Nkwanyo, président des éditeurs, « les imprimeurs veulent tout nous imposer juste parce qu’ils ont l’instruction du Premier ministre. Entre les prix d’impression qu’ils proposent et ceux pratiqués par les imprimeurs étrangers, il y a une différence de 300%. Ce qui fait qu’avec eux, le prix d’impression coûte 70% du prix du manuel », s’est-il insurgé au terme des assises. Marc René Tchuicheu, président du Groupement inter-patronal des imprimeurs et arts polygraphiques (Gipac), croit plutôt que « les éditeurs ne veulent pas leur accorder le marché ». Pourtant, fait-il valoir, « nous avons des machines aptes à faire ce travail et sommes prêts à livrer le 2 millions de livres d’ici juillet si le marché nous est attribué ». En effet, les imprimeurs proposent 70% du prix du manuel scolaire alors que le départage conventionnel ne dépasse pas 20% du prix d’achat du livre. D’après des imprimeurs, la brouille avec les éditeurs est entretenue par le Cnamsmd qui serait le démarcheur des imprimeurs étrangers. Il aurait, apprend-on, plus d’intérêt à voir le livre se faire imprimer à l’étranger pour percevoir un pourcentage reversé par ces imprimeries. Il faut rappeler que le prix du livre est déjà homologué à 1800 FCFA, et les imprimeurs exigent qu’il soit augmenté de 200 FCFA pour avoir une marge bénéficiaire. Face à un prix du livre déjà fixé et à une concurrence « déloyale » des imprimeurs étrangers, le Cnamsmd s’interroge sur la capacité des imprimeurs locaux à relever le défi. « Comment feront-ils pour produire à 1800 FCFA et être plus compétitifs que les imprimeurs étrangers? Comment feront-t-ils pour que les intrants arrivent à temps avec la fermeture des frontières causée par la pandémie », s’interroge Jean Paul Komon, président du Cnamsmd. En rappel, les 50% de l’impression du manuel scolaire instruit par le Premier ministre concernent les livres de niveau II ayant été agréés en février 2021. Pour le compte de la prochaine année scolaire. Soit 7 au CE1, autant au CE2 ? Class 3 et Class 4 pour un total de 28 manuels pour les deux sous-systèmes. Soit 2,1 millions de manuels pour un montant de 1,827 milliard de FCFA.