Le nouvel appel à candidature conjoint lancé par le Pr. Laurent Serge Etoundi Ngoa, ministre de l’Éducation de Base, et Joseph Le du Minfopra vise à répondre progressivement au problème de manque criard d’enseignants dans ce secteur. Le concours d’intégration à la Fonction Publique des diplômés sortis des Ecoles Normales d’instituteurs de l’Enseignement général (Enieg) qui s’est déroulé dans toute l’étendue du triangle nationale samedi dernier vise à renforcer en enseignants l’Education de Base au Cameroun. Même si l’on enregistre plusieurs débats tant sur les réseaux sociaux, que dans l’opinion nationale concernant ce nombre d’éducateurs jugé très insignifiants. « 3 000 Instituteurs ne peuvent pas couvrir toutes les écoles primaires publiques au Cameroun. Mais on se demande si ce gouvernement qui soutient valoriser l’éducation est conscient de ce qui se passe dans l’arrière pays où, on compte à peine trois Instituteurs formés par établissement », s’indigne un parent d’élève sà Ambam. Ce constat malheureux n’a pas poussé le gouvernement à la clémence, puisque plusieurs candidats à cette intégration à la Fonction publique ont été écartés dès le dépôt de leur dossier. « Moi-même je suis candidat et j’ai été écœuré du fait qu’on ait rejeté plusieurs dossiers après d’énormes sacrifices. » Pour avoir dépensé plus de 35 mille francs Cfa, sans prendre part à ce concours, nombreux sont ceux qui continuent de déverser leur colère noire sur les réseaux sociaux contre le gouvernement Biya. « C’est vraiment décevant dans un pays où on dit que la jeunesse est le fer de lance de la nation. Pouvez-vous savoir dans quel état sont ceux qui ont vu leurs dossiers aller dans la poubelle ? », Peste un citoyen lambda. Le poids de l’âge Bien que le patron de l’Éducation de Base annonçait il y a peu avoir déjà couvert le Littoral et l’Extrême-Nord en termes d’enseignants, la barre reste cependant très loin d’être atteinte dans toutes les régions. Avec donc 3000 Instituteurs, soit 300 par région, ces derniers ne peuvent pas couvrir les 2/4 des établissements où le problème enseignants qualifiés se fait ressentir. Malheureusement, plusieurs personnes qui ont longtemps caressé le rêve d’être des instituteurs ont été rattrapées par le poids de l’âge, quel dommage ! Toutefois, on se pose la question de savoir où iront finalement travailler ses milliers d’instituteurs que l’Etat forme chaque année. 11 est urgent de réglementer l’enseignement privé où les salaires sont en dessous du Smig Faut-il de ce fait fermer momentanément les Eniegs quand on se rend compte que ceux qui y sont formés rencontrent les difficultés à se trouver une place dans la Fonction Publique ? Surtout que l’on se souvient que les intégrations des Instituteurs à la Fonction publique avaient été gelées au Cameroun depuis l’année 2008. Et les prévisions qui avaient été faites par le FMI, grand bailleur de fonds du Cameroun avaient contraint le gouvernement de limiter l’intégration dans la Fonction publique, la raison invoquée étant la « faute de moyens de financement ». Où est passé la convention collective de l’enseignement primaire ? Près de 40000 instituteurs sont dans la précarité et ne peuvent prétendre à une intégration. Volonté politique Cette situation est pour le moins alarmante dans l’arrière -pays où certaines langues soutiennent que l’Education de Base est mort à cause du manque de volonté politique du gouvernement de procéder à une répartition égale d’éducateurs entre les zones urbaine et rurale. « À cause du manque d’enseignants, nous sommes obligés de fonctionner comme à la vieille époque où on mélange les enfants des différentes classes dans une même pièce », s’insurge un instituteur, les larmes aux yeux. Ne peut-on pas recruter comme dans les armées chaque année au moins 3000 enseignants pendant 5 ou 10 ans ? Par ailleurs, n’est-il pas de bon ton de se poser la question sur le statut d’un instituteur au Cameroun. Comme on peut faire le constat en tout cas, les seigneurs de la craie sont loin d’être les travailleurs les plus maternés de la Fonction publique. Selon des sources dignes de foi, « le salaire que perçoit un instituteur est bien méprisable par rapport au travail qu’il fait au quotidien ». On pourrait noter ici que l’enseignant du primaire qui ‘est de la catégorie B1 dans la Fonction Publique effectue trois fois plus de-travail que son collègue du secondaire./» Un instituteur a 11 matières à couvrir seul et il ne peut pas le faire sans préparation. Et s’il arrive alors qu’on t’affecte, dans une zone où tu ne trouves qu’un seul enseignant, en dehors des vacataires, tu va être sous pression afin que tous les enfants soient servis au moins trois fois par semaine (sic)», martèle une source.
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