Classée avec les régions de l’Est, du Nord et de l’Extrême-Nord comme Zone d’Education Prioritaire, l’Adamaoua connait une scolarisation de plus en plus accentuée. Seulement, cette scolarisation a du mal à atteindre le seuil souhaité par les élites. Il faut agir et de toute urgence. Le contexte camerounais marqué par l’accélération de la décentralisation impose aux régions d’être les principaux acteurs de leur développement. Un développement local qui requiert des aptitudes techniques et de capacité de production à même d’impulser la croissance. Selon les statistiques produites en 2010 par l’Institut National de la Statistique, la région compte 110 établissements secondaires publics dont 61 lycées et 49 collèges. Dans ces statistiques, l’enseignement technique compte 21 établissements. Ces statistiques jugées peu reluisantes appellent des actions urgentes tant du côté des élites que du gouvernement en vue de relever le niveau afin de constituer une nouvelle génération des élites intellectuelles pour mieux défendre les causes de la région au plus haut. “Nous sommes à l’ère de la décentralisation. La décentralisation se présente à nous dans un contexte où notre région ne combat pas à armes égales avec les autres. Nous devons constituer une base solide pour mieux défendre notre cause. Cela passe par une éducation accrue de notre jeunesse. S’il arrivait aujourd’hui que la décentralisation ou le fédéralisme est mis en place, je n’hésiterais pas à briguer plusieurs postes, dans la limite des prescriptions édictées par la loi”, avance sous anonymat, une élite de la région. Ce retard constaté dans l’accès à l’éducation s’amplifie au fur et à mesure qu’on avance. La concurrence qui s’annonce rude permettra de mettre à nue les responsabilités des uns et des autres. “Nous n’avons aucune plateforme de dialogue qui pense notre devenir dans ce monde concurrentiel. Nous avons un taux d’accès à l’enseignement supérieur inférieur à 20% alors que notre région abrite l’une des prestigieuses universités du Cameroun. Et dans cette université, l’Adamaoua a moins de 5000 étudiants sur les près de 30.000 étudiants que l’institution compte. Quel développement voulons-nous ?”, ajoute une autre élite. La jeunesse interpellée Pour relever ce défi, la jeunesse est invitée à prendre ses responsabilités tout en mettant de côté la course effrénée pour le matricule, la fonction publique. “J’invite tous ces jeunes qui débordent d’énergie à me rejoindre dans mon projet agricole. La fonction publique n’est pas une garantie et elle n’apporte pas le développement. Elle ne crée pas non plus la richesse, ce sont les industriels, les hommes d’affaires qui sont le moteur du développement. Aujourd’hui, si j’étais hommes d’affaires, un industriel, mon niveau de vie serait meilleur que celui que j’ai actuellement. Mon statut ne me permet plus d’entreprendre sinon on me demandera des comptes à rendre. L’indépendance passe par l’entreprenariat. Pour cela, dotez-vous du savoir-faire nécessaire”, ajoute cette élite qui expérimente déjà la culture du blé. La réalisation de cette vision passe, s’accordent les jeunes, par une organisation qui prend en compte les différentes couches sociales
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