La décision administrative du gouverneur de la région du Centre portant interdiction de circuler dans certaines zones de la ville entraine inéluctablement la cessation d’activités par les professionnels du secteur. L’arbitrage de Paul Biya attendu. Tout part de la fameuse interdiction de circuler dans les artères du centre-ville, prise par le gouverneur de la région du Centre Naseri Paul Bea le 07 novembre dernier. Or il s’est avéré sur le terrain que la décision s’est étendue à toutes les autres zones stratégiques de la ville de Yaoundé. Ce qui a provoqué le courroux des professionnels du secteur dit des moto-taxis. « Nous trouvons injuste la décision du Gouvernement. L’Etat devait d’abord sensibiliser, éduquer et former les taximan avant de passer à la répression, nous avons constaté que cette décision, du gouverneur a été une clé pour ouvrir la porte aux hommes en tenue d’abuser sur nous, nous ne savons plus la zone interdite et celle non interdite parce qu’il suffit qu’un policier, un gendarme vous interpelle même si c’est dans un quartier pour saisir la moto. La négociation commence à partir de 20.000 Fcfa et pourtant nos recettes ont doublement diminués », fulmine Gnambeng François du Collectif des chauffeurs de moto-taxi du pont de la gare. Et pour ne pas arranger les choses, les moto-taximen sont victimes d’abus de plusieurs ordres de la part des forces de l’ordre. Nombreux sont ceux qui ont perdu leur engin de travail du jour au lendemain. Et sont ainsi voués à la mendicité ne pouvant joindre les deux bouts. » Mercredi dernier, un militaire est venu pour un aller et retour, arrivé à la destination, il m’a demandé de rentrer à pied et que ma moto reste parce que les motos sont déjà interdites dans la ville. Jusqu’à ce jour, ma moto est restée avec eux et je suis au chômage vu que je dois apprêter décembre pour les enfants, confie larmoyant Nanadou Olivier, chauffeur de moto ici au pont de gare depuis près de 11 ans. Formation et régulation Abandonnés à eux-mêmes, les moto-taximen n’ont que leurs yeux pour écraser des larmes douloureuses, vues les nombreuses responsabilités qu’ils trainent au quotidien. Des observateurs de la scène sociopolitique et syndicalistes s’accordent tous sur le fait que l’Etat doit encadrer ce secteur devenu une menace pour le civisme et la morale en zone urbaine. Ce qui gêne dans ce métier c’est qu’il y a du tout-venant, moi par exemple je suis détenteur du permis A obtenu sous la promotion de monsieur Koungang, mais si vous demandez à la majorité de mes amis et collègues de vous présenter au moins leur carte d’identité, ils ne le feront pas. C’est pour cette raison que nous implorons le Gouvernement de jeter un regard favorable à notre égard à travers la formation, la régulation et le suivi ce qui va susciter une complicité entre nos gouvernants et nous », explique Egbe Eric taximan. En attendant que le gouvernement trouve une solution durable pour ces derniers, que les zones retenues comme interdites soient respectées des deux parties. Si non, entend-on de quelques-uns d’entre eux, ils solliciteraient l’intervention du Président de la République qui les a très souvent cités dans ses discours.
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