Le pad nationalise son terminal à conteneurs

A l’issue du conseil d’administration tenue le décembre dernier, le Port autonome de Douala (PAD) a créé une régie pour gérer, dès le 1er janvier 2020 et pendant un an, ledit terminal en lieu et place de Bolloré dont la concession expire cette fin d’année. après le 31 décembre 2019 ; procédé à la création d’une régie délégué du port de Douala-Bonabéri », indique le communiqué final signé de Shey Jones Yembé, président du conseil d’administration (PCA) du Port autonome de Douala (PAD). La nouvelle régie ainsi créée par s’appellera « Régie du terminal à conteneurs » en abrégé « RTC ». Il s’agit d’un service délégué, placé sous l’autorité du Directeur Général du PAD. Elle jouit d’une autonomie administrative et financière et reçoit délégation sur toutes les matières relatives aux opérations de gestion d’exploitation et de maintenance du terminal à Conteneurs. Elle est créée pour une durée d’un an. Celle-ci peut être écourtée ou prorogée en cas de besoin par le conseil d’administration. La RTC est administrée par deux organes: le conseil de supervision et la direction. Cette régie naît dans un contexte où l’autorité portuaire de Douala a été contrainte par la Justice camerounaise de suspendre le processus de recrutement d’un nouvel opérateur devant exploiter le terminal à conteneurs à Bonabéri. En effet, la Cour suprême du Ca-mermoun a récemment tranché faveur de Bolloré qui dénonçait l’irrégularité du processus ayant conduit à la désignation du Suisse Terminal Investment Limited (TIL) comme son successeur à l’issue de l’appel international à manifestation d’intérêt du 12 janvier 2018. À l’issue de la première phase de ce processus, le gouvernement APMT Terminals BV/Bolloré SA a été classé 7è sur 9 candidats. Contestant ce rang, le groupe français a saisi, entre autres, la justice et obtenu gain de cause. Stratégies et contre-stratégies «Cette décision de la chambre administrative, rendue en défaveur du PAD, n’aura pas un impact sur la fin de la concession de Douala International Terminal et son départ sur les quais du Wouri», a alors commenté l’autorité portuaire. En ajoutant : « Le PAD n’est d’ailleurs pas tenu de lancer un nouvel appel d’offres et peut décider de gérer son terminal à conteneurs en régie: Le décret du 24 janvier 2019 réorganisant le PAD lui en donne le pouvoir». Dans une correspondance datée du 23 octobre dernier, Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général de la présidence de la République, invoquant un ordre du chef de l’État, a demandé au directeur général du PAD de suspendre la finalisation de la concession du terminal à conteneurs du port de Douala-Bonabéri avec l’entreprise suisse TIL. Ceci en attendant «les conclusions définitives de l’affaire Société APM Terminais BV et Bolloré SA contre Port autonome de Douala, pendante au tribunal administratif du Littoral à Douala». Pour sa part, le PAD estime avoir fait le bon choix en écartant le groupe Bolloré. Selon l’autorité portuaire, le total de toutes les redevances de concession proposées par TIL, sur les 15 années de contrat à signer, est de 357 milliards de FCFA contre 62 milliards de FCFA pour la concession de DIT en cours d’achèvement.


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