C’est le bilan partiel issu de la chasse aux exploitants illégaux des espèces de bois dans la région du Littoral. L’affaire continue de faire grands bruits. Celle de l’exploitation frauduleuse des espèces de bois au Cameroun. Comme dans toutes les zones d’exploitation forestière nationale, la région du Littoral n’est pas épargnée par le fléau. Ce 12 août 2020, deux grumiers chargés de plusieurs essences de bois coupées illégalement ont été interceptés par des agents de la mairie de Ngambe, en provenance de la localité de Ndogmakumak. Le département de la Sanaga maritime figure en effet, avec celui du Nkam, parmi les zones subissant une déforestation maffieuse. Conscient de l’ampleur du phénomène, le ministère des forêts et de la faune, à travers sa délégation régionale pour le Littoral, a mis sur pied une stratégie de traque des exploitants illégaux des aires forestières régionales. Non sans grandes difficultés: «nos moyens sont limités pour faire face au phénomène de plus en plus grandissant», renseigne Francis Durand Nana, le délégué régional des forêts et de la faune pour le Littoral. Toutefois, les responsables des forêts et de la faune de la région poursuivent sereinement leurs actions contre les fraudeurs forestiers. Grosses pertes En 2019, plus de 5000 m3 de bois, en grumes, issus des forêts du Littoral ont été saisis. La vente aux enchères du stock intercepté a permis au trésor public d’engranger une enveloppe de 100 millions de FCFA. Bien loin du montant en vente régulière. Le m3 de bois en grumes s’écoule sur le marché export entre 50.000 FCFA et 70.000 FCFA, en fonction de l’essence. Le stock de 5000 m3 saisis est en réalité estimé à 350.000.000 de FCFA. D’après des chiffres de l’Onadef (Office national de développement des forêts), la coupe illégale de bois fait perdre à l’Etat du Cameroun près de 100 milliards de FCFA par an. Des chiffres délivrés par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), le taux de déforestation au Cameroun se fixe à 0,6% par an, soit 20.000 ha. Avec 22.000.000 ha de surface forestière, le Cameroun figure parmi les cinq plus grands exportateurs mondiaux de grumes. Le Cameroun dispose de 13,7% d’aires protégées. L’Etat du Cameroun s’est fixé un objectif de 15% de surfaces protégées d’ici 20 ans, soit 2,6 millions d’hectares. Le bois figure parmi les 5 produits de rente les plus exportés par le Cameroun. En 2018, les produits sylvicoles ont participé à hauteur de 13,2% dans les recettes d’exportation du Cameroun: 7,5% pour le bois scié et 5,7% pourvus par les bois bruts en grumes. Malheureusement, d’importants tonnages de bois camerounais (800.000 m3) échappent prennent la direction des circuits off-shore, renseigne un cadre du ministère des forêts et de la faune (Minfof). Dans la région du Littoral, les départements du Nkam et de la Sanaga Maritime subissent de plein fouet le phénomène dévastateur : «deux départements forestiers soumis à d’énormes pressions forestières», confirme Francis Durand Nana, le Délégué régional des forêts et de la faune pour le Littoral. Ce dernier cite comme facteur favorisant le trafic illégal de bois, la proximité avec le port de Douala, qui constituerait un débouché facile vers les destinations européennes, asiatiques et américaines. Rendu au premier semestre 2020, les équipes de la délégation régionale des forêts et de la faune pour le Littoral ont effectué une saisie de 1500 m3 de bois en grumes, correspondant à 70.000.000 de FCFA d’entrées après la vente aux enchères publiques. Parmi les espèces les plus prisées par les exploitants illégaux, Francis Durand Nana cite l’Ekop Beli, le Cotali et le Tali.
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