Douala : le commerce prospère sur la voie publique

Les marchandises installées, sur le trottoir perturbent la circulation. Au marché de Bonamoussadi à Douala 5e, il est difficile de traverser entre les étals disposés sur la voie publique, puisque des marchandises déversées sur le trottoir imposent la direction. Face aux régimes de plantains, aux tubercules d’ignames, aux pommes de terre, aux vêtements et autres marchandises disposés dans des brouettes, déposés à même le sol sur la chaussée, l’usager de la route est contraint de se frayer un autre chemin. La chaussée réservée aux automobilistes ou motocyclistes se trouve ainsi rétrécie. Un phénomène renforcé par l’activité des vendeurs à la criée qui abordent la clientèle sur la chaussée pour lui proposer des services ou des produits. Dans ce marché déporté sur la rue, on a du mal à supporter les odeurs nauséabondes qui s’y échappent. Pourtant, des vendeurs de vivres frais et autres denrées alimentaires y ont installé leurs marchandises. A en croire quelques commerçantes, le secteur dédié à la vente des fritures au marché de Bonamoussadi est saturé. « L’espace réservé à la vente de poissons à l’intérieur du marché est non seulement encombré, mais il est reculé et très proche des toilettes. Les clients n’aiment pas y arriver pour faire leurs achats », explique Charlotte, qui vend de poisson sur la chaussée. Pour le responsable du marché, la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest est en partie responsable de cette situation. « C’est grave ces derniers temps avec la crise anglophone. Nous avons tous les jours des demandes de places. Parfois, nous faisons des descentes musclées pour les déguerpir, mais ils reviennent toujours », explique le président du comité ad hoc du marché de Bonamoussadi, Alex Tchuenkam. Au marché Pk 14 à Douala 3e et au marché New Deïdo dans l’arrondissement de Douala 1 er, le scénario est le même. La chaussée étouffe du fait des commerçants qui abandonnent les espaces réservés au commerce pour retrouver leurs clients sur la route. « Pendant les préparatifs de la Coupe d’Afrique de nations (Can) de football, un réaménagement a été fait pour avoir une véritable route. Elle nous permettait déjà de circuler jusqu’au carrefour trois morts », explique une dame. « Les incendies répétés et la décrépitude dans ce marché ont favorisé la migration des commerçants vers la rue », explique le coordonnateur principal dudit marché. François Lecdou déplore l’irresponsabilité des commerçants qui abandonnent les comptoirs pour, dit-il, ne pas s’acquitter des frais liés aux factures d’électricité, au loyer et au gardiennage.


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