Région de l'est : 185 morts enregistrés dans les mines d'or en 8 ans

La révélation est de l’Ong Forêts et développement rural (Foder). Les chiffres sont renversants. De 2014 à mai 2022, Foder a recensé 185 décès et plus de 133 accidents graves survenus dans des sites d’exploitation artisanale de l’or des régions de l’Est et Adamaoua. Selon cette Organisation non gouvernementale (Ong), il s’agit pour la plupart d’accidents de travail causés par les éboulements de terrain suite à l’absence de règles minimales de sécurité individuelle ou collective, et la présence de nombreux sites miniers non réhabilités, transformées en lacs artificiels. En septembre 2021, Foder a recensé 703 trous abandonnés, dont 139 lacs artificiels sur une superficie de 93,66 ha. En effet, les orpailleurs sont exposés au quotidien aux risques graves et très peu de rapports alertent sur l’ampleur de cette activité dangereuse. Depuis lors, Foder s’inscrit dans un rôle d’alerteur en menant des actions visant à révéler aux artisans miniers les risques sanitaires et sécuritaires auxquels ils s’exposent dans le cadre de cette activité. L’Ong a mené une opération dans le cadre de la mise en œuvre du Projet Mines Environnement Santé et Société, phase II (ProMESS2), financé par l’Union Européenne, en vue d’évaluer l’ampleur de ces risques, et de développer des guides utilisables pour l’amélioration des conditions de santé et de sécurité au travail dans l’exploitation minière au Cameroun. Cette opération tenue du 28 mai au 5 juin 2022, a consisté en la collecte des données auprès des orpailleurs de Batouri, Ketté, Ngoura et Bétaré-Oya, notamment les prélèvements des échantillons de cheveux sur les orpailleurs et les collecteurs d’or en vue d’évaluer leur risque sanitaire lié à l’utilisation du mercure pour l’extraction de l’or ont été réalisés. Les échantillons de cheveux feront l’objet d’analyse dans un laboratoire à l’effet d’évaluer le niveau d’exposition de ces orpailleurs au mercure, et à d’autres substances toxiques à l’instar du cyanure. En effet, les artisans miniers, en l’occurrence les femmes et les enfants impliqués dans l’exploitation minière, précisément dans les opérations de traitement du minerai sont fortement exposés aux risques sanitaires, environnementaux et de sécurité au travail.


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