Cameroun :Human rights Watch persona non grata

Une chercheuse de cette Ong spécialisée dans l’observation du respect des droits de l’Homme a été interdite d’entrée sur le territoire camerounais. Circulez, il n’y a rien à voir (?). Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior de Human Rights Watch (HRW) sur l’Afrique centrale s’est vue refuser l’entrée sur le territoire du Cameroun. Retenue à l’aéroport de Douala le 12 avril dernier par des agents de l’emi-immigration, la chercheuse était pourtant détentrice d’un visa d’une durée de trois mois, délivré le 25 mars, a-t-on appris de Reuters. Ceci alors même qu’elle avait précisé l’objet de son déplacement, à savoir se rendre dans les régions anglophones du pays pour mener des recherches au nom de Human Rights Watch sur les abus commis à la fois par les forces du gouvernement et des séparatistes armés, ainsi que sur l’impact de la crise sur les personnes handicapées. C’est ce qui semble ne pas avoir été du goût des autorités camerounaises. « Le gouvernement cherche à dissimuler aux yeux du monde les abus qu’il est en train de commettre, mais il n’y parviendra pas », pense Philippe Bolopion, directeur adjoint Human Rights Watch cité par Reuters. Il poursuit, « interdire à notre chercheuse d’entrer sur le territoire constitue clairement un pas en arrière pour le Cameroun », D’après HRW, le gouvernement est resté sourd à ses sollicitations pour comprendre les raisons de ce refus. Il est cependant à noter que le 10 avril dernier, l’Ong internationale rapportait des exactions dont se seraient rendus coupables des militaires dans une opération à Meluf, une localité de la région du nord-ouest Cameroun. HRW accusait ainsi l’armée d’avoir tué de civils. Accusation rejetée quelques jours plus tard dans une communication attribuée à l’armée, qui donnait par la même occasion des détails sur ladite opération.


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