Comme les deux années passées, avec les conséquences de la pandémie à coronavirus, la longue grève des enseignants a négativement impacté sur cette année scolaire. Pour cause de vendredi saint, c’est ce jeudi que les établissements publics du secondaire vont mettre en congé les élèves pour le compte du deuxième trimestre. Du moins, pour ceux qui ont pu les contenir jusqu’à date. La décision de prolonger d’une semaine le deuxième trimestre est intervenue alors qu’une mesure controversée de suspension des cours de remise à niveau et des rattrapages est en vigueur au Ministère des Enseignements secondaires. Plusieurs chefs d’établissements avec qui nous avons discuté se demandent toujours comment ils vont s’y prendre pour rattraper les cours déjà perdus lors des fantaisies de la Coupe d’Afrique des Nations et en mars-avril avec le mouvement « On a trop supporté », qui a eu le malheur de porter un coup sur la conscience professionnelle de plusieurs vieux enseignants résignés si ce n’est les rebeller. Dans la Région de l’Ouest, le Délégué régional avait prescrit des cours jusqu’à 17h et même les samedis, avant d’être recadré par sa Ministre, qui avait interdit toute « initiative isolée ». Des élèves sacrifiés Malgré cet ajustement, les conséquences sur les préparatifs des examens officiels sont évidentes. « Il reste encore beaucoup de chapitres à couvrir. Je ne pense pas qu’on va finir les programmes cette année. Pour nous consoler, nos enseignants nous demandent de ne pas négliger les ressources du télé-enseignement mises en ligne depuis le ministère. Ce sont des signes qui ne trompent pas et nous sommes de plus en plus nombreux et sérieux sur le forum WhatsApp qu’on a créé pour nous », témoigne Aline Z., élève. En principe, une évaluation du niveau de couverture des programmes devrait être faite, laquelle aurait pu conduire à une reprogrammation des dates d’examen. Tout indique qu’il n’en sera rien. Dans tous les établissements visités, des listes provisoires des candidats aux examens sont déjà affichées. Il faut craindre les conséquences sur le niveau des élèves. « Cette génération est plus que sacrifiée. Certains ont été promus il y a deux ans avec 08/20 de moyenne, à cause de la Covid-19. L’année dernière, ils ont eu une année scolaire de huit mois. Cette fois-ci, les enseignants ont ajouté cinq semaines de débrayage à toute l’irresponsabilité que nous avons observée pendant la Can. Ce n’est pas de cette façon qu’on fabrique des génies », résume Jacques Tonga, un parent d’élève éveillé. Les élèves eux-mêmes reconnaissent qu’ils trainent de sérieuses lacunes. Les directives de l’Unesco, auxquelles le Cameroun s’est arrimé, sont claires. « Pour l’Enseignement primaire, les activités d’enseignement/apprentissage s’organisent sur un volume horaire hebdomadaire de 34h30mn correspondant à 1104h de volume horaire annuel, à consommer dans les écoles évoluant en régime scolaire à plein temps, alors que les écoles évoluant à mi-temps consomment un volume horaire hebdomadaire de 26H40mn, pour 853h20mn de volume horaire annuel », lit-on dans l’arrêté interministériel fixant le découpage de l’année scolaire. Pour le Secondaire, « les activités d’enseignement/apprentissage se déroulent en trente-six (36) semaines, pour un minimum de 35 heures de cours par semaine (cas de l’ESG) y compris les activités post et périscolaires. Soit 420 heures par trimestre pour un total de 1260 heures pour l’année scolaire desquelles, il faudra déduire 210 heures réservées à l’évaluation, ce qui donne 1050 heures d’enseignement/apprentissage. En tout état de cause, les activités d’enseignement/apprentissage et remédiation doivent être couvertes en 900 heures au minimum ».
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