Un vent de patriotisme économique souffle sur le cameroun

L’annonce du rachat des parts de la société britannique ACTIS qui détient 51% d’Eneo par la CNPS vient sonner le glas des programmes d’ajustement structurels.

Au Cameroun, l’Etat a fait partir le groupe Bollore et a pris le contrôle du Port de Douala. Avant le port de Douala, il y a eu la nationalisation de La Camerounaise des Eaux ( CDE) jadis chargée de la distribution de l’eau produite par la Camwater, filiale du Marocain ONEE, né de la privatisation partielle de la SNEC en 2005. Une preuve que les choses sont entrain de changer dans le pays.

« Il y a des signes qui ne trompent pas, il y a un vent de patriotisme économique qui souffle sur le Cameroun. Jamais le Gouvernement ne le dira de manière péremptoire. La plus value de cette privatisation forcée a été nulle, jamais les Camerounais n’ont eu autant soif d’eau. En conséquence, le Gouvernement décida la fusion Camwater-CDE en 2018. Qui mieux que le Gouvernement peut investir dans domaines pas toujours rentables pour satisfaire aux attentes des populations ? Jamais ça ne sera une entreprise privée. », affirme Cyrille Tollo, conseiller technique au ministère des Sports et de l’Éducation physique.

Selon l’expert, l’annonce du rachat des parts de la société britannique ACTIS qui détient 51% d’Eneo par la CNPS vient sonner le glas des programmes d’ajustement structurels (PAS) qui ont tant fait du mal à l’Afrique depuis le milieu des années 80.

Le coup de grâce

L’expert en management et stratégie se souvient qu’au Cameroun, à l’actif des PAS on a entre autres la dévaluation du francs CFA en 1994, la double baisse des salaires de 1993 d’abord 30% en janvier et 50% en novembre de la même année. A côté de cet actif,  il cite aussi les privatisations et la liquidation pure et simple de nombreuses entreprises publiques dont les plus emblématiques sont la SOTUC et l’ONCP.

« Le coup de grâce aux reliques des privatisations sans intérêt pour le peuple doit être donné à Camrail dont le bilan se résume en la fermeture de nombreuses lignes de voies ferrées comme la voie Otele- Ngoumou-Mbalmayo ou Nkongsamba-Mbanga-Kumba. Quant à la qualité des services alors n’en parlons pas. Les passagers de la ligne Yaoundé- Ngaoundere en viennent même à regretter l’époque de la Regifercam. Oui cette dernière avait beaucoup de difficultés pour maintenir les voies mais elle aurait pu se restructurer comme l’a fait Camtel qui résiste pas mal dans un environnement concurrentiel. Nous devons donner un coup d’accélérateur au libéralisme communautaire du Président de la République où l’Etat doit garantir la solidarité nationale y compris dans des investissements dont le bénéfice n’est nullement pécuniaire mais politique. Assumons nos choix politiques sans complexe. « , explique Cyrille Tollo.


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