Enseignement technique : une grève des instituteurs annoncé le 18 avril prochain
Elle vise, selon le Syndicat des enseignants du Cameroun pour l’Afrique (Seca), à contraindre l’État à recruter 25?000 instituteurs en chômage.
Baptisée «?École morte?», la grève illimitée consiste pour les grévistes à rester chez eux. Au terme de ce débrayage, le Seca espère obtenir le recrutement massif des diplômés des écoles normales d’instituteurs de l’enseignement technique (Eniet) au chômage.
Près de 25?000 instituteurs formés dans les Eniet sont en attente d’une éventuelle intégration à la Fonction publique, estime le Seca. Au départ, la formation incluait une prise en charge par l’État. Mais avec la crise économique des années 1990, les autorités camerounaises ont dû abandonner l’intégration intégrale et systématique de ces instituteurs de l’enseignement technique et professionnel.
Depuis la fin de l’intégration à la Fonction publique, l’Etat organise des concours d’intégration avec le soutien financier et technique de ses partenaires. Mais à en croire le Seca, ces recrutements sont désormais organisés dans un écart de cinq ans. Ce qui cause le déficit d’instituteurs dans les 288 Sar-SM (Section artisanale rurale-Section ménagère) du pays. Selon le Seca, certains diplômés des Eniet, sans emploi, sont recrutés comme vacataires pour combler ce manque d’instituteurs avec des salaires dérisoires.
C’est la raison pour laquelle il demande à l’État d’organiser des recrutements massifs. Mais ce dernier tente de rationaliser les recrutements pour maitriser sa masse salariale. Cette demande n’est pas nouvelle. En mars 2020, l’Association camerounaise des instituteurs vacataires de l’enseignement technique (Ascmivet) avait demandé des recrutements réguliers au ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra). En vain. Le gouvernement a néanmoins organisé un recrutement de 100 instituteurs en 2022 au terme d’un concours d’intégration.