C’est le principal constat qui ressort des récents échanges entre l’institut d’émission des pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) et les banques de la Sous – région. La traditionnelle opération hebdomadaire d’injection de liquidité dans les banques commerciales qui a été effectuée le 29 mars 2022 par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) donne à constater que celle – ci n’a proposé qu’une enveloppe de 180 milliards de FCFA, au lieu de son offre habituelle de 250 milliards de FCFA. On constate donc une réduction de 70 milliards de FCFA. Prévenir l’inflation Presque tous le savent, le système de crédit repose sur la confiance. Ainsi, les récents événements que le monde a connu à l’instar de la pandémie a coronavirus et la crise dans l’ancienne union soviétique, obligent les institutions bancaires du monde à prendre des mesures adaptées. Ces éléments créent une conjoncture en proie à l’instabilité. À travers cette réduction de l’enveloppe de liquidité destinée aux banques commerciales, la banque centrale poursuit sa politique monétaire restrictive. Elle veut réduire l’accès au crédit bancaire dans la zone Cemac, dans l’optique de combattre l’inflation annoncée à 3,6% en 2022. Le taux ainsi projeté est en hausse de 2,6% en glissement annuel, et dépasse de 0,6 point la norme communautaire de 3%. Dans le même élan, la BEAC a revu à la hausse deux de ses principaux taux directeurs. Ainsi, le Taux d’intérêt des appels d’offres (TIAO), principal taux de la Beac qui représente la rémunération perçue par la banque centrale commune aux pays de la Cemac pour fournir de la liquidité aux banques commerciales, est passé de 3,5% à 4%. C’est une hausse de 0,5 point. Effet boule de neige Depuis le 28 mars 2022, La même proportion d’augmentation a été appliquée au Taux de la facilité de prêt marginal, qui est passé de 5,25% à 5,75%. Le Taux de la facilité de prêt marginal est la rémunération de la banque centrale lorsque celle-ci fournit de la liquidité aux banques commerciales, pour une durée n’excédant pas 24 heures. Ce taux directeur est généralement le plus élevé des banques centrales. Assurément, l’orientation de la BEAC aura un effet d’entraînement sur les banques commerciales locales. Elle vise la réduction signifie de l’accès au crédit et la réduction de la création monétaire dans l’espace Cemac, souvent à l’origine de la hausse généralisée des prix que l’institution souhaite manifestement combattre.
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