Culture du blé au cameroun : ça coince où ?

Selon le MINADER, le blocage de la culture du blé à grande échelle se situerait au niveau financier. Lire la tribune du Dr Louis-Marie Kakdeu parvenue à la rédaction d’Actu Cameroun : En effet, le Ministre défend qu’il faut environ 400 kg de fertilisants par hectare et qu’avec la flambée des prix de l’urée sur le marché international, la culture du blé à grande échelle au Cameroun n’est pas pour demain. Cette position nécessite des clarifications : Le problème est ailleurs. La flambée des prix de l’urée date de la guerre en Ukraine. Or, ça fait plus de 10 ans que l’IRAD dispose des résultats favorables. Cela n’a donc rien à voir. La recherche dit que le Cameroun produit jusqu’à 4,41 tonnes à l’hectare sans fertilisants dans un contexte où la moyenne mondiale est de 5 tonnes. Les chercheurs disent qu’il faut juste varier les cultures pour obtenir ce résultat à 2000 mètres d’altitude. Ils indiquent que dans nos hautes terres de l’Ouest, de l’Adamaoua et du Nord-Ouest, on peut obtenir un rendement actuel de 400 000 tonnes l’an sur une demande nationale de 900 000 tonnes. Est-ce mauvais? C’est le modèle économique du gouvernement qui pose problème : Toujours vouloir se substituer au privé pour investir. Qui a dit au gouvernement que c’est l’État qui doit investir pour que nous soyons en train de faire face aux problèmes de financement ? On demande au gouvernement de donner juste des incitations aux privés pour qu’ils investissent. Par exemple, dans la loi des finances 2022, le gouvernement a donné 7 ans d’exonération pour la culture de la banane. Pourquoi pas la mesure pour la culture du blé, du riz, du maïs ou du sorgho/mil que les Camerounais consomment? Enfin, je voudrais réagir sur le débat concernant le changement des habitudes alimentaires. Ce n’est pas une option à l’immédiat pour des raisons économiques. La filière blé fait vivre un pan de l’économie qui pèse environ 700 milliards de francs CFA par an (y-compris la boulangerie). Vous ne pouvez pas supprimer cela du jour au lendemain sans déstabiliser la société. On est obligé de trouver des solutions durables. Cela passe par la production nationale au Cameroun.


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