Entre les incitations à la production, l’exonération et la réduction des impôts et taxes ainsi que la mise en place des systèmes d’achats groupés, les pouvoirs publics mettent tout en œuvre pour contenir la flambée des prix des produits de grande consommation. Comme il fallait s’y attendre, c’est le contexte inflationniste actuel qui a dominé les travaux du conseil de cabinet du 31 mars 2021, présidé par le Premier ministre, chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute. Déjà tendu depuis la survenue du coronavirus il y a deux ans, le marché mondial est actuellement incontrôlable depuis la crise ukrainienne, avec une hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires et des matières premières et personne ne sait à quel moment la situation reviendra à la normale. En attendant et sur hautes instructions du chef de l’Etat, le gouvernement multiplie les initiatives et les astuces dans le but de préserver autant que peut se faire, le panier de la ménagères face à ces chocs exogènes. Dans son exposé, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana a confirmé que ces aléas ont une forte répercussion sur le Cameroun, l’approvisionnement du marché en produits de consommation courante étant tributaire des importations. Or le fret maritime et les produits comme le blé, le riz, le poisson, le maïs, le sucre, les huiles de table et autres, ont connu une hausse allant de 27, 77% à 65,35%. Les matériaux de construction ont connu la même évolution. Dans une conférence de presse organisée la veille, le Mincommerce demandait déjà aux ménages de s’adapter à cette situation en procédant entre autres, à des achats groupés et en changeant le cas échéant, les habitudes de consommation. Il a réitéré cette option tout en préconisant de poursuivre la stratégie mise en place en fin d’année dernière qui consistait à maintenir les concertations avec les opérateurs économiques, l’organisation, de concert avec les mairies, des marchés forains sous forme de ventes directes aux consommateurs dans tout le pays pour tordre le cou à la spéculation et aux pénuries artificielles. Dans son exposé, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Gabriel Mbairobe a opté pour le remplacement graduel de certains produits importés par des produits locaux, à l’instar des farines de manioc, patate douce. Il a également fait le point sur la production de certaines spéculations qui mérite d’être accentuée, pour que le Cameroun réduise sa dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Dr Taïga, le ministre de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales a déclaré que la production nationale de poisson est de 39 270 tonnes, tandis que les importations se chiffrent à 14 743 tonnes. La production insuffisante de la viande de bœuf et de porc a également été dévoilée, avec pour mot d’ordre de multiplier les pistes pour une production accrue. Pour y faire face, le gouvernement a prévu un certain nombre de mesures dans le but d’accompagner les entreprises importatrices, pour que les prix demeurent accessibles. Il s’agit notamment de la réduction de 80% du coût du fret maritime, de l’exonération ou de la baisse des droits de douane et des impôts. Tout ceci adossé sur un dialogue permanent entre les pouvoirs publics et les opérateurs économiques, qui sont embarqués dans un même bateau. Celui de la résilience.
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