[Société]lutte contre la famine, l'État accorde une subvention de 250 millions à l'Office céréalier

D’ores et déjà, la direction générale juge cette enveloppe insuffisante pour garantir des stocks en quantité. Pour le compte de l’exercice 2022, l’office céréalier du Cameroun a reçu de l’Etat une subvention de 250 millions de FCFA. L’information issue de la direction générale de cette structure a été révélée par nos confrères du journal « EcoMatin ». « Le ministère de l’Agriculture et du développement rural qui est notre tutelle technique m’a écrit hier (lundi 9 mai 2022), pour m’informer qu’une enveloppe de 250 millions de FCFA nous a été accordée comme subvention de l’Etat pour le compte de l’année 2022 », confie à nos confrères, Mohamadou Gassimou, le directeur général de l’Office. De lui, l’on apprend que « Cette enveloppe déjà très insuffisante sera soumise à des procédures pour le déblocage, alors que la famine se profile à l’horizon ». En effet, dans le Grand-Nord, les ménages se préparent à vivre le retour de la famine. Déjà, ils sont en plein dans la soudure. C’est cette période de pré-récolte souvent caractérisée par la rareté des denrées, notamment des céréales, qui rentrent à 70% dans les habitudes alimentaires des populations des régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord. Défis structurels Mais le plus dur pour l’office céréalier, c’est que ce financement est très en deçà des fonds reçus l’année dernière. Soit un peu plus de 450 millions de FCFA, repartis en fonds d’aide Covid-19 à la résilience des entreprises (300 millions), et plus de 150 millions alloués par l’Etat au titre du budget d’investissement de la structure. Pour ne rien arranger, cette centrale d’achat en céréales est confrontée à d’importants défis structurels, mais ne dispose malheureusement pas d’une autonomie financière pouvant lui permettre de planifier ses activités. « Pour engager des investissements par exemple, il doit s’en remettre à sa tutelle technique qui est le Minader, et pour s’approvisionner en denrées, au Minfi, qui est sa tutelle administrative », écrivent nos confrères. Seulement 1600 stocks de maïs Un peu plus de 2 millions de personnes sont sous la menace de l’insécurité alimentaire dans les régions septentrionales selon les chiffres officiels. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Office Céréalier n’est pas paré pour faire face à ce challenge. D’après « Eco Matin », ses magasins sont presque vides. Ils n’ont que 1600 tonnes de maïs qui constituent l’ensemble de ses stocks disponibles, soit seulement 3,2% de ses capacités de stockage qui s’élèvent à 48 800 tonnes de céréales, précisent nos confrères. « La gestion de ce stock sera également très difficile. Ce maïs se trouve dans nos centres de Ngaoundéré et de Garoua. Si la famine se déclare à l’Extrême-Nord, il faudra transférer l’ensemble des stocks là-bas. Ceci implique des frais supplémentaires liés à la manutention et au transport », indique le Dg de l’Office à « Eco Matin ».


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