Deux années après les tristes évènements qui ont causé la mort de 22 personnes et en ont blessé plusieurs autres, la procédure judiciaire ouverte devant le tribunal militaire piétine à cause des multiples renvois. Une situation qui, selon les avocats ne garantit pas un procès équitable. La dernière audience dans l’affaire du « massacre » de Ngarbuh s’est déroulée le 17 février 2022. L’affaire a été renvoyée ce mois de mars pour la suite de l’audition des témoins de l’accusation. Au tribunal militaire de Yaoundé, le procès de l’affaire Ngarbuh ouvert depuis décembre 2020 est toujours à la phase de l’audition des témoins du ministère public. Parmi les personnes qui ont déjà été entendues devant la barre il y a le Fon de Ntumbaw dans l’arrondissement de Ndu, sa majesté Nfor Mohammed. Cette autorité traditionnelle avait retracé le film d’horreur qui a coûté la vie dans la nuit du 13 au 14 février 2020 à 22 personnes, en majorité des femmes enceintes et des enfants. Le chef de bataillon Nyangono Ze Charles Eric, commandant du 52ème bataillon d’infanterie motorisée a lui aussi été entendu dans cette affaire comme témoin de l’accusation. Ce gradé était le patron de trois éléments des forces de défense et de sécurité détenus en prison comme étant les présumés auteurs de ce drame. Deux ans après la survenance de ce drame, justice n’a toujours pas été rendue aux victimes. La procédure judiciaire pendante devant le tribunal militaire de Yaoundé se heurte à plusieurs difficultés. Les renvois incessants des procès sont justifiés entre autre par l’absence des témoins de l’accusation, l’absence des moyens financiers pour assurer le déplacement des victimes du Nord-Ouest pour Yaoundé. Les familles des victimes sont également confrontées aux problèmes de sécurité. Car compte tenu de la crise socio-politique qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, plusieurs victimes n’ont pas voulu témoigner devant le tribunal par crainte de représailles des groupes armés. Me Oyié avocat du collectif des victimes du « massacre » de Ngarbuh affirme que pour garantir un procès juste et équitable, il est du devoir de l’Etat de prendre en charge le déplacement des proches des victimes afin de leur permettre de venir témoigner devant la barre. « Nous avons face à cette procédure judiciaire, trois éléments des forces de défense sont écroués à la prison militaire de Yaoundé depuis 21 mois. »
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