[Société]la population de Tourou exaspérée par Boko-Haram se retourne vers le gouverneur
Les attaques et exactions de la secte islamiste Boko Haram dans le village Tourou, arrondissement de Mokolo, département du Mayo Tsanaga demeurent récurrentes. Les enlèvements, exécutions sommaires, saccage des domiciles et autres vol du bétail que les autorités et les forces de défense peinent encore à maîtriser, plongent la population dans la peur et le désarroi. Dans cette confusion, les habitants dans la quête d’une solution stable et durable, ont investi les locaux abritant les services du gouverneur de la région de l’Extrême-Nord.« Les populations que voici devant vous monsieur le gouverneur voudraient soit que le gouvernement leur trouve un endroit pour qu’ils soient délocalisées pour là-bas, soit que le gouvernement trouve une solution vraiment vraie pour protéger le territoire du Cameroun », a déclaré le révérant-pasteur Joseph Bayiha, porte-parole de la population installée à la frontière avec le Nigeria. En réponse à cette requête, le représentant du chef de l’Etat et du gouvernement dans la région a tenté de rassurer la délégation assoiffée de la paix. « Je voudrais vous rassurer ici et maintenant parce que vous êtes venus. Nous travaillons d’arrache-pied comme vous. Dès demain, peut-être même ce soir, vous sentirez l’impact sur le terrain », a réagi le gouverneur Midjiyawa Bakari. En avril 2021, Human Rights Watch a déclaré que Boko Haram a intensifié ses attaques contre les populations civiles dans les villes et villages de la région de l’Extrême-Nord Cameroun depuis 2020. Les groupes armés ont procédé à a tuerie de nombreuses personnes, au saccage des centaines de domiciles. L’organisation internationale de défenses des droits de l’homme appelait le gouvernement à prendre « des mesures concrètes pour accroître la protection des communautés vulnérables »Créé en 2002, le mouvement djihadiste a lancé ses opérations au Nigéria avant de se propager dans le Golfe de Guinée et au Cameroun en particulier. Les attaques qui visent les civils sont en même temps repoussées par les éléments de l’Armée régulière et les comités de vigilance. Selon Human Rights Watch, au moins 14 000 comités de vigilance ont été mis en place à cet effet. L’organisation précise que la violence de la secte a causé une crise humanitaire forçant au moins 322 000 personnes à quitter leurs foyers depuis 2014.