Flambée des prix des produits de grande consommation, hausse des tarifs du transport, stagnation des salaires et du Smig…le gouvernement en panne de solutions pour desserrer l’étau de la vie chère.
Comme il fallait s’y attendre face à la persistance de la guerre en Ukraine depuis un an, la stagnation à un niveau record des cours pour la plupart des matières premières depuis fin 2020 et l’envolée des coûts du fret, tous les pays fortement dépendants des importations vivent un contexte de surchauffe du marché qui, pour certains, menace même leur stabilité. Le Cameroun qui ne sait par quel bout desserrer l’étau de la vie chère et dont certaines villes, notamment à Yaoundé, Ngaoundéré, Bafoussam ou encore Buea, dont le taux d’inflation se situe au dessus de 7% à fin 2022, selon l’Institut national de la statistique (INS), est exposé à une hausse continue des prix en en 2023. Entre autres facteurs qui poussent à s’inquiéter, la validation, le 14 février, de la hausse des tarifs du transport routier urbain et interurbain.
Cette mesure consécutive au réajustement du prix des carburants à la pompe (+100 Fcfa pour le super et +145 Fcfa pour le gasoil) depuis le 1er février dernier a été prise pour couper court à la menace de grève brandie par les syndicats des transporteurs qui dénoncent, outre la hausse du prix des carburants à la pompe, l’augmentation du prix de la vignette automobile de +40%. Cette décision, préviennent les experts, risque de créer un effet boomerang, notamment en provoquant un renchérissement plus prononcé des produits des denrées alimentaires. Ce serait sans doute le coup de grâce pour l’immense majorité des ménages exposés à l’insécurité alimentaire et en proie aux conséquences induites par les innovations fiscales et autres dispositions introduites dans la loi de finances de 2023 et qui augmentent la pression fiscale. La Cameroon Workers Forum (Cawof), le plus grand regroupement des syndicats, a récemment dénoncé ces mesures qui ne s’accompagnent pas de perspectives compensatrices face au renchérissement du coût de la vie. Elle n’a d’ailleurs pas manqué d’appeler une grève générale d’un mois pour un « rétablissement de l’équilibre indispensable à la survie des travailleurs et des populations ».