Ces garde-malades qui ont pour rôle de veiller sur leurs proches internés dans des formations hospitalières, sont souvent victimes de mépris, de stress et de mauvais traitements. Incursion. Il est presque 18 h le vendredi 25 mars 2022 à l’hôpital central de Yaoundé plus précisément aux services des urgences. Le regard somnolent, Véronique Ngono passera encore la nuit sur des morceaux de carton après une journée épuisante entre les courses à la pharmacie et la maison. Elle se prépare à dresser son lit. « Il faut être vaillant et éveillé sinon tu n’auras pas où mettre tes cartons pour dormir », lance-t-elle en riant. Elle passe la main sous son banc et tire des bouts de carton attachés à l’aide une corde de couleur jaune. « C’est sur çà que je dors depuis 13 jours. Le plus important est de trouver un endroit pour se reposer », confie la dame. Véronique Ngono est là pour prendre soin de sa petite sœur, qui a été victime d’un accident de la route en allant à Bafoussam. Autour d’elle, d’autres personnes sont assises. Certaines à même le sol ou sur des matelas, d’autres sur les bancs. À côté d’elles, l’on peut voir des seaux de toilettes, des assiettes et des sacs de vêtements. « Les moustiques ne nous laissent pas. Chaque soir, nous livrons un combat avec eux pour trouver le sommeil », se lamente un garde-malade. Après avoir étalé son carton, Véronique l’a recouvert d’un drap. Comme elle, les autres garde-malades se prêtent au même exercice. Certains se couchent sur les quelques bancs mis au hall. Pour terminer, Véronique Ngono se met en tenue de « combat ». Elle arbore un kaba sur lequel elle ajoute un pullover, un pantalon et enfile également des chaussettes. « Il faut se mettre au chaud. Sinon le froid de 3h-4 h du matin-là peut emporter quelqu’un surtout que nous sommes à l’air libre », murmure-t-elle en s’habillant. Au fur et à mesure, chaque garde malade cherche déjà sa position. Amandine Tsoungui, a préféré s’acheter une natte pour dormir. « Il faut se battre pour trouver où dormir. Avec ma natte, je peux au moins me reposer même si le corps fait mal. C’est mieux que de se coucher à même le sol », révèle-t-elle. Aux environs de 19h45, les visites ne sont plus autorisées. Les garde-malades et les visiteurs sont mis hors des chambres. « L’heure des visites est terminée. Il faut libérer les chambres », crie une infirmière de porte en porte. Avant de se coucher, Véronique Ngono fait un dernier tour dans la chambre de sa petite sœur pour se rassurer qu’elle n’a besoin de rien. C’est sous le froid que ces personnes passent leur nuit. Emilie Kenfack a déjà attrapé la grippe depuis une semaine qu’elle est là. Le cliché est le même au service des urgences médicales. Chaque garde-malade a son nécessaire : une paire de draps, des chaussettes, un pullover. Dans ce service, les toilettes sont payantes. « Vous vous rendez-compte que vous êtes en situation de faiblesse et il faut encore la somme de 100 Fcfa à chaque fois que l’on veut se mettre à l’aise. C’est vraiment inhumain », déplore un garde-malade.
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