[Politique]une centaine de militants et sympathisants toujours otage du régime
Ce chiffre a été révélé le 24 février 2022 lors d’une conférence de presse au siège du MRC à Yaoundé. Au Cameroun, les juridictions militaires ont condamné des personnes arrêtées à l’occasion des marches pacifiques de septembre 2020, à des peines allant jusqu’à 7 ans de prison. Parmi elles, des militants du MRC, notamment le Pr Alain Fogue, trésorier national du parti et Olivier Bibou Nissack, le porte-parole du Pr Maurice Kamto. Certains de ces « prisonniers politiques » ont été libérés tandis que d’autres croupissent toujours les prisons camerounaises : « À ce jour donc, nous comptons donc 101 prisonniers politiques dans les geôles infectes du régime mathusalémique de Yaoundé. Ce sont les otages du régime. En comptant ceux qui ont été condamnés en leur absence, soit trois, et ceux qui ont purgé leurs peines, soit 23, on est à un total cumulé de 127 suppliciés, victimes de leur engagement politique. », a révélé Emmanuel Simh, le 3ème vice-président. Il s’exprimait le 24 février 2022 lors d’une conférence de presse au siège du MRC à Yaoundé. Après ces condamnations « abjectes », explique-t-il, le parti avait décidé de garder le silence : « Ne dit-on pas que les grandes douleurs sont muettes ? Cette douleur n’est pas la douleur des condamnés. Je les ai vus en prison, ils n’ont jamais été aussi forts et aussi déterminés, convaincus de la justesse de leur combat politique. », a confié l’homme politique. La Commission Africaine des Droits de l’Homme Et d’ajouter : « Nous avons gardé le silence pour marquer le coup et interpeller le peuple devant la violation permanente de ses droits naturels. Comment en effet un gouvernement peut-il indéfiniment violer à ce point les droits et libertés de son peuple, contenus dans les lois internes, mais aussi dans les actes ratifiés par lui-même ? » Emmanuel Simh évoque la Résolution 281 de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, votée lors de sa 55ème session du 28 avril au 12 mai 2014 à Luanda. Une résolution qui « est ostentatoirement ignorée par le Cameroun », souligne-t-il.