Les candidats recalés qui avaient saisi la justice en vain, ont fini par démissionner. La crise au sein de la fédération régionale de l’Ouest du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a débouché sur la démission de quelques militants. Parmi eux, Guy Kenmegne Tama, candidat déchu à la trésorerie régionale du parti, Emmanuel Kueka,…des candidats recalés au renouvellement des organes dirigeants du parti dans différents niveaux dans la région de l’Ouest. Au cours d’une conférence de presse donnée à Bafoussam ce 3 août 2022, ces »frustrés » ont annoncé leur démission du MRC. Les démissionnaires avaient saisi les tribunaux pour contester que leurs candidatures ne soient pas admises. »Les textes du parti sont clairs: il faut justifier d’au moins trois années de militantisme dans le parti, pour être candidat à un poste exécutif », rappelle Me André-Marie Tassa, président de la fédération régionale du MRC pour l’Ouest. Dans la documentation dont dispose le parti, on retrouve d’anciens candidats de l’Union des mouvements socialistes de Pierre Kwemo, ainsi que d’anciens militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) comme Guy Kenmegne Tama. Ceux de l’UMS ont démissionné en 2020, tandis que leur figure de proue d’aujourd’hui a quitté les rangs du parti au pouvoir fin 2019. Christopher Ndong, le secrétaire général du MRC qui coordonnait le processus électoral a tenu fermé malgré les protestations. Au MRC, on est convaincu que les démissionnaires étaient des »infiltrés » du RDPC. A en croire le patron régional du MRC, les dissidents tenaient des réunions avec des cadres du parti au pouvoir pour organiser la fronde. Aussi, »frustrés comme ils le prétendent, ils ont engagé des procédures judiciaires plutôt que d’engager des voies de recours internes au parti’‘, fait observer André-Marie Tassa qui souligne que »vainement, ils ont saisi le juge des référés pour interrompre le processus électoral ». Aussi curieux, fait-on observer au MRC, »le sous-préfet leur accorde une »déclaration spéciale », concept qui n’existe pas dans le vocabulaire administratif au Cameroun. Une facilité »suspecte » accordée à un parti dont les demandes de déclarations de manifestations sont presque systématiquement interdites. Du coup, au sein du MRC, le départ de ces frustrés est un non événement pour le parti de Maurice Kamto qui a déjà tourné la page de cette élection et travaille déjà les prochaines échéances électorales et politiques. »Ce n’étaient pas des militants convaincus mais des opportunistes », s’en moque un membre du parti, s’appuyant sur la courte durée de leur séjour dans le monde de la Renaissance. D’ailleurs »Kenmegne a participé à la fraude électorale en 2018 dans les Bamboutos avec le RDPC », relève pour sa part André-Marie Tassa.
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